Tout n'est certes pas parfait, mais nous sommes sur la bonne voie et proches d'aboutir à quelque chose de très important. Après tout n'avons-nous pas fait une large partie du printemps arabe ? Et cela sans printemps ! La démocratie est là, elle progresse, même si tout n'est pas parfait. Il nous faut du temps. Par exemple, pour ce qui concerne les libertés des femmes afghanes, pour que leurs droits soient effectifs, il faut qu'elles sachent qu'elles ont des droits. Cela ne peut passer que par l'éducation. Je vous rappelle que, sur les 7 millions d'écoliers, 40 % sont des filles. Tout cela progresse, le processus est en marche et il est de plus en plus accepté. J'en veux pour preuve qu'à présent les « barbes blanches » demandent désormais des dispensaires pour leurs femmes et des écoles pour leurs filles, alors que cette question ne se serait pas posée il y quelques années de cela. Il faut replacer cette évolution dans une perspective historique et se rappeler des trente années de guerre que nous avons connues.
Pour ce qui est de l'attitude du Pakistan, il y a deux possibilités. Soit leur politique s'explique par leur crainte de voir un Afghanistan fort, libre et démocratique - et dans ce cas de figure nous sommes prêts à discuter de tout avec eux -, soit leur intention est de nous contrôler par l'intermédiaire des talibans, et cela nous ne l'accepterons jamais. S'agissant de la ligne Durand, elle n'a jamais été mentionnée.