Intervention de Jacques Gautier

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 26 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition du général bertrand ract madoux chef d'état-major de l'armée de terre

Photo de Jacques GautierJacques Gautier :

Pour rebondir sur le FAMAS, on imagine mal qu'on le remplace par une arme produite en France. Ce sera soit le H&K allemand, soit le SIG suisse, sinon on pourrait peut-être envisager de produire une arme franco-britannique ? Pour ce qui est des drones tactiques, le Sperweer sera remplacé par le Watchkeeper. Qu'en pensez-vous ? Pourquoi le « drone du capitaine », le DRAC, est-il opéré par des unités spécialisées, alors qu'il devrait pouvoir être intégré dans chaque unité. Les hélicoptères sont indispensables. Avons-nous abandonné tout projet d'hélicoptère lourd ? Enfin, le 12 décembre prochain, l'armée de terre organisera au Sénat, sous le parrainage de Daniel Reiner et le mien, un colloque sur les formes futures d'engagement. Alors je vous pose directement la question : comment voyez-vous le futur ?

Général Bertrand Ract Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre - Permettez-moi tout d'abord de saluer la pertinence des questions des rapporteurs du Sénat et de leur dire que j'adhère à leurs remarques. S'agissant des hélicoptères lourds, il s'agit d'un besoin. Mais ce besoin n'a jamais été satisfait, car il n'est pas une priorité dans la mesure où nous opérons en alliance et que d'autres armées en disposent. Pour ce qui est du DRAC, nous en sommes très contents. Effectivement, il faudra pouvoir l'utiliser dans toutes les unités. Pour ce qui est du Sperweer qui est en fin de vie, nous pensons effectivement au Watchkeeper qui pourrait convenir aux besoins de l'armée de terre et qui satisfait ceux de l'armée de terre britannique et de son artillerie. Le développement de ce drone a été financé par les Britanniques. Il fait, de ce fait, l'objet de beaucoup d'attention de notre part. Il nous faudra de toute manière acquérir une telle capacité, faute de quoi nous aurons une lacune en 2016. Tous les acteurs concernés disent aujourd'hui que c'est une solution intéressante.

Pour ce qui est du remplacement du FAMAS, je regrette comme vous que cette arme ne puisse être française. Les équipements de petit calibre sont des équipements de cohérence. Malheureusement ce sont les premiers à être supprimés lors des arbitrages budgétaires. Nous savons que nous garderons le calibre 5,56 et que nous achèterons sur étagère deux versions ; une version standard à canon long principalement pour les unités d'infanterie, une version à canon court pour les autres. La cible du programme, toutes armées confondues, est de 60 000 pour la version standard. Le coût sera de l'ordre de 400 millions d'euros pour les trois armées. D'ici 2013, sera lancée l'appel d'offres et le matériel retenu devra bien sûr être compatible avec le FELIN.

Plusieurs missiles JAVELIN ont déjà été tirés en Afghanistan, notamment ces derniers jours, lors d'une opération de soutien à l'armée afghane. Tous ceux qui ont été dans la vallée de la Kapisa ont pu constater l'importance des distances entre les mouvements de terrain. Or un MILAN ne tire qu'à 2000m, alors qu'un JAVELIN tire à 4000m. Il s'est donc avéré être un moyen complémentaire intéressant alors que certains postes étaient impuissants face à des tirs de mortiers. Le MMP tirera également à 4000m. Il pourra être utilisé soit en mode filoguidé, soit en mode tire et oublie.

Concernant Scorpion, force est de constater que ce programme a pâti du retard des plates formes EBCR et VBMR. Or il faut maintenant impérativement remplacer les VAB et les blindés roues-canon.

Vous m'avez interrogé sur le seuil de 20 %. Il ne s'agit effectivement pas d'une règle ; l'important étant que l'armée de terre soit correctement équipée. Je voulais souligner le fait que le seuil d'investissement de l'armée de terre est plutôt faible au regard de son volume et de sa technicité croissante. Pour ce qui est de l'entraînement, une armée professionnelle doit être entraînée en permanence. Or les soldats professionnels ont des exigences fortes en matière d'entraînement, tout comme en matière de formation opérationnelle continue.

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