Intervention de André Dulait

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 26 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition du général bertrand ract madoux chef d'état-major de l'armée de terre

Photo de André DulaitAndré Dulait :

Combien de chars LECLERC sont opérationnels ? Quel est le coût de leur maintien en condition opérationnelle ? Enfin s'agissant des munitions de petit calibre pourquoi n'en fabrique-t-on plus en France ?

Général Bertrand Ract Madoux, chef d'état-major de l'armée de terre - Depuis ma prise de fonctions le premier septembre dernier j'ai pris pleine conscience de la complexité du théâtre afghan mais aussi de la valeur de nos soldats. Soyez également assuré que nous prenons grand soin des soldats blessés et que les familles éprouvées sont particulièrement entourées.

L'histoire des Etats-Unis est marquée par des périodes interventionnistes et d'autres plus isolationnistes. Les Américains ont décidé aujourd'hui de réduire un peu leurs actions et leur effort, peut être pour des raisons de politique intérieure. C'est un fait. Parallèlement l'ONU a de plus en plus de mal à trouver des Etats capables de mettre à sa disposition des soldats motivés et expérimentés. La France devra pouvoir répondre présent en cas de besoin. Elle pourra s'appuyer sur ses soldats qui sont efficaces et désintéressés. Si nous continuons dans la voie d'un certain désengagement, est-ce que les Nations-Unies auront encore un rôle à jouer dans la résolution des crises ? Permettez-moi de m'interroger : la France n'a jamais été aussi peuplée, son armée n'a jamais été aussi petite alors que le monde n'a jamais été aussi dangereux...

Dans ce cadre et en matière d'équipement, je suis confiant dans les capacités de l'armée de terre, jusqu'à un certain niveau de cohérence. Ma priorité est justement de préserver cette cohérence capacitaire. A ce titre, le retard de Scorpion n'est pas une bonne chose. Soyez conscients que quand on retarde les programmes, quand on réduit les cibles en cours de route et qu'on garde les matériels très longtemps, au final cela coûte beaucoup plus cher à l'Etat.

La coopération franco-allemande fonctionne actuellement un peu au ralenti. Les forces allemandes traversent une période d'intenses révisions tant en termes de réflexion capacitaire que d'organisation. Elles s'efforcent de préserver l'essentiel en tenant compte des réductions budgétaires. Comme mon prédécesseur, je suis facilement en contact avec mon homologue et nous poursuivrons cette coopération dès que nécessaire. Nous pourrons nous appuyer sur la brigade franco-allemande et le corps européen qui est, d'ailleurs, actuellement dirigé par un général français, le général de Bachinchove qui se trouve en Afghanistan. Son adjoint est un général allemand.

Pour ce qui est des armes de petit calibre, la France est capable de faire de superbes armes. Mais cela ne se fera sans doute plus. C'est une question d'opportunité, d'entrepreneurs.

La question du MCO du LECLERC est réglée. Nous avons souscrit un marché satisfaisant et dorénavant nous bénéficions d'un bon soutien qui permet de garantir la capacité opérationnelle des unités de chars. Nous avons deux cent cinquante quatre chars en ligne, tous opérationnels. Cent chars de la première génération ont été stockés et ne sont plus utilisés. Nous avons mis en place un nouveau système de gestion des parcs.

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