Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition du général denis mercier chef d'état-major de l'armée de l'air mission défense

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, président :

Les trois industriels Dassault, Finmeccanica et EADS viennent de réitérer l'offre qu'ils avaient déjà faite pour le renouvellement de l'offre sur le Talarion pour un milliard d'euros. J'ai écouté ce matin Michel Barnier à l'IHEDN ; je serai quand même très étonné que les chefs d'Etat et de gouvernement ne fassent pas une annonce à Bruxelles en décembre sur ce sujet.

En ce qui concerne l'aviation de combat, nous avons été avec mon collègue Xavier Pintat, dans le cadre de l'assemblée parlementaire de l'OTAN, visiter les usines de Lockheed Martin à Dallas Fort Worth. Cet avion n'a en réalité rien d'extraordinairement nouveau par rapport aux autres avions de combat, à part le fait qu'il puisse emporter les armes dans sa soute, ce qui lui confère une certaine furtivité. Pour le reste, les équipements sont sans doute meilleurs que les équipements actuels, mais pas en rupture. Pourtant le fait qu'un certain nombre de pays européens soient englués dans cette affaire compromet le futur de l'aéronautique militaire européenne. Pour les drones de combat, nous savons en revanche que c'est l'accord entre la France et le Royaume-Uni qui conditionne l'avenir. Alors que pour les drones MALE, ce sera l'accord que nous serons capables de faire ou pas avec les Allemands et les Italiens. Je voudrais par ailleurs savoir comment fait-on pour régénérer le matériel que nous déployons dans les opérations extérieures. Il s'use beaucoup. Comment gère-t-on cela ?

Général Denis Mercier, chef d'état-major de l'armée de l'Air- Concernant la proposition d'un MALE européen je pense qu'elle est tout à fait intéressante. Un milliard pour trois pays, cela représente trois cent trente-trois millions par pays sur dix ans, soit environ une trentaine de millions d'euros par an. Si nous ne sommes plus capables de consentir cet effort au sein du budget de recherche et de développement, autant renoncer à cette capacité industrielle. Il y a également la proposition d'une communauté européenne Reaper qui est très séduisante et très complémentaire. Il faut absolument que nous acquérions de l'expérience pour construire l'avenir sur des bases solides, en sachant ce que l'on veut. Pour ce qui concerne le JSF, le Rafale intègre déjà de nombreuses fonctionnalités de cet appareil pour autant que j'en connaisse.

S'agissant de la régénération du potentiel, nous savons exactement chiffrer combien ce que les OPEX coûtent en plus de l'activité normale. C'est pourquoi il faut que cela soit pris en compte hors du budget de la défense, car nous n'avons pas les moyens de financer ces surcoûts.

Nous savons tous que la façon dont nous entrerons dans la LPM - c'est-à-dire avec quel report de charge - sera déterminant pour son exécution. Nous en avons beaucoup débattu au Sénat. Et nous avons prévu une clause de revoyure à la fin 2015 ; nous avons mis le doigt sur le sujet.

Général Denis Mercier, chef d'état-major de l'armée de l'Air- Nous avons une grande confiance en vous. Pour ma part, vous le savez, j'ai deux priorités majeures: le ravitaillement en vol et le maintien de l'activité.

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