Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine mission défense

Amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine :

Les rafales atteignaient 100 km/h au moment où la Jacques Vabre aurait dû partir. Cette décision était donc, de mon point de vue, très sage... Pour la mini Transat, il s'agit de bateaux de petite taille et d'une course en solitaire : les risques sont forcément plus grands. Pour répondre au sénateur Philippe Paul, le dispositif n'a pas encore été arrêté précisément car nous venons tout juste d'apprendre que les skippers étaient désormais autorisés à rejoindre le port de leur choix, au lieu de l'escale initialement prévue à Lanzarote. Nous suivons le déroulement de la course de très près, car, une chose est sûre, c'est à nous que seront demandés, le cas échéant, les moyens nécessaires pour assurer la sécurité des navigateurs. En cette période où les intempéries sont nombreuses sur la pointe bretonne, nous sommes très attentifs à la sécurité non seulement des navigateurs mais aussi des pêcheurs, et surtout des bâtiments de commerce qui croisent au large de nos côtes. Tout récemment, un chimiquier chargé de 18 000 tonnes de produits dangereux s'est trouvé en avarie de propulsion à 31 nautiques seulement au large de l'Ile d'Ouessant. L'armateur a été mis en demeure par le préfet maritime, et l'Abeille Bourbon a été positionnée pour l'assister le cas échéant. Ce bâtiment a finalement réussi à redémarrer ses moteurs à 15 nautiques seulement de nos côtes. La tempête battait son plein et le contexte n'était pas sans me rappeler celui de l'Amoco Cadiz, mais nous avons encore aujourd'hui les moyens de faire face à une telle situation.

Aujourd'hui, la Marine nationale dispose des moyens nécessaires pour mener à bien sa mission relative à l'action de l'État en mer. De ce point de vue, l'arrivée des hélicoptères NH90, hélicoptères lourds de 11 tonnes pouvant voler loin, de nuit, dans de mauvaises conditions, a constitué pour moi un réel soulagement, car la flotte vieillissante des Super frelons avait été arrêtée et cela pouvait faire craindre une rupture capacitaire de longue durée. Je ne vous cache pas que je suis toutefois préoccupé dans la mesure où les futurs bâtiments de surveillance et d'intervention maritime (BATSIMAR) ne remplaceront pas tout de suite les patrouilleurs de surveillance des pêches et les patrouilleurs de haute mer, eux aussi vieillissants, et sur lesquels le risque d'avarie est grand.

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