Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 5 novembre 2013 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2014 — Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine mission défense

Amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine :

Le moral des marins est une de mes toutes premières préoccupations. Pour les équipages embarqués, dès lors que l'activité est suffisante, je n'ai pas d'inquiétude, même si je sais qu'ils sont confrontés à des difficultés concernant par exemple les stocks de pièces de rechange. Nous faisons globalement un effort pour assurer le bon déroulement des missions opérationnelles : en mer, nos marins sont, par nature, heureux dès lors qu'il y a des missions et que nous pouvons maintenir le volume nécessaire d'activité. Les marins à terre sont, quant à eux, touchés de très près par l'incertitude concernant l'organisation des soutiens. C'est d'autant plus vrai en région parisienne, où, du fait de l'intégration du site de Houilles à la base de défense de Saint-Germain en Laye, du transfert programmé vers Balard et de la fermeture des sites de la Pépinière et de l'Hôtel de la Marine, nos marins sont confrontés à une réelle perte de repères. Il ne faut pas oublier que les restructurations issues de la RGPP sont très difficiles.

J'ai entamé une tournée des ports pour expliquer le projet et les trajectoires financières et d'équipements portés par le Livre blanc et la loi de programmation militaire, afin de mobiliser toutes les énergies pour assurer la pleine réussite de leur mise en oeuvre. Je ne manque jamais de souligner que la modernisation de notre marine, tant attendue, est désormais enclenchée. Je reste vigilant, mais je n'observe pas, pour l'instant, de baisse significative dans les recrutements. S'agissant plus précisément du site de Houilles, encore une fois, il n'appartient plus à la marine mais à la base de défense.

Si on y met les moyens, la lutte contre la piraterie est efficace : nous le voyons avec l'opération Atalanta au large des côtes somaliennes, nous l'avons vu par le passé dans le détroit de Malacca, où les états riverains, par l'octroi de droits de poursuite réciproques et la mise en place d'un centre de surveillance commun, ont jugulé le phénomène. Je suis actuellement préoccupé par la situation dans le golfe de Guinée, où le brigandage prend désormais des proportions de véritable piraterie, avec des pétroliers saisis au mouillage. La prise de conscience est amorcée chez les États riverains, qui ont également pour objectif de lutter contre la pêche illicite et de protéger leurs zones économiques exclusives. Une conférence s'est tenue à Yaoundé au printemps dernier. La Marine nationale participe à la formation des marines de ces pays, par les actions de coopération structurelle menées par la DCSD du ministère des Affaires étrangères, mais aussi au travers de la mission Corymbe. Ainsi, par exemple, de nombreux marins gabonais ont été embarqués, à des fins de formation, à bord des bâtiments Corymbe. Les États-Unis sont présents au travers de « Africa partnership », les Néerlandais et les Portugais seraient prêts à s'investir.

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