Les Britanniques ne déploient traditionnellement que peu de moyens dans cette zone. Les Allemands n'y sont pas présents.
Les configurations maritimes de chaque collectivité d'outre-mer sont spécifiques : ainsi les missions en Guyane, qui nécessitent des bâtiments à faible tirant d'eau, se distinguent-t-elles par exemple de celles réalisées en Polynésie française. Je me félicite que l'appel d'offres pour le programme bâtiment multi-missions (B2M) ait été lancé, même si ce bâtiment de nature essentiellement civile et faiblement armé, opéré par la marine nationale, vient en remplacement du programme BIS (bâtiment d'intervention et de souveraineté) qui était initialement destiné à remplacer le BATRAL (bâtiment de transport léger) amphibie, dont le dernier vient de quitter la Nouvelle-Calédonie. Nous avons besoin d'un minimum de capacité de haute mer. Ainsi, pour la Nouvelle-Calédonie, pour maintenir un niveau de présence minimal, nous aurons une frégate de surveillance, un patrouilleur P400, et un B2M pour compenser-en 2018 seulement- la disparition du BATRAL. Avec ces moyens, nous pouvons mener des opérations de lutte antidrogue, d'interception de bâtiments de pêche illicite et de surveillance de notre zone économique exclusive. Mais nous ne pouvons pas tout faire ! Un mot sur le programme BATSIMAR : les patrouilleurs P400, qui ont un âge avancé, devront être prolongés du fait du décalage de 2014 à 2024 de la livraison du premier exemplaire. C'est un facteur de risque, je ne vous le cache pas.
Je ne dispose pas de tous les éléments issus de l'enquête en cours à la Direction générale de l'armement sur le tir du missile M51. De toute manière, une audition du CEMM se prête mal à de telles explications. S'agissant du SNLE de 3e génération, programme à horizon 2030, nous sommes engagés dans les premières définitions avec la DGA.
Quelle présence sommes-nous capables d'assurer dans nos zones économiques exclusives ? Je dirais que c'est un peu comme sur les routes : nous avons des « radars fixes » dans des zones où se concentrent les activités illégales, par exemple pour y conduire des missions de lutte contre la piraterie, contre le trafic de drogue et l'immigration clandestine, contre la pêche illicite, et des « radars mobiles », opérations « coup de poing » menées ponctuellement dans le reste de la zone, en fonction des déploiements possibles. C'est dans ce cadre que nous avons pu notamment intercepter dans le canal du Mozambique un bâtiment de recherche sismique explorant notre zone économique exclusive...
Les ambitions internationales exprimées en matière d'aires marines protégées reviendraient à classer 10% de la surface des océans, y compris dans les eaux internationales. Je ne peux qu'être favorable au principe, mais j'observe que, sans moyens -probablement interministériels- dédiés, la notion de protection reste virtuelle.