Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 29 mai 2013 : 1ère réunion
Audition de M. Jean-Michel Casa directeur de l'union européenne au ministère des affaires étrangères

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner, président :

Vous avez été nommé directeur de l'Union européenne le 28 mai 2009 après avoir été notre ambassadeur en Jordanie puis à Tel Aviv. Voici un trop long moment que notre commission ne vous a pas auditionné, ce qui ne signifie nullement une baisse de notre intérêt et de notre vigilance pour les questions relatives à l'Union européenne. Peut-être en partie en raison de la crise économique et financière que nous traversons, l'Europe paraît en panne. Les opinions publiques, dans pratiquement tous les pays membres, voient le scepticisme, l'euroscepticisme, se développer. Et je ne parle pas seulement du Royaume-Uni. Il existe une évidente lassitude et la tentation d'un repli national. Cette panne relative est inquiétante alors que nous allons avoir les élections européennes pour le Parlement européen en 2014.

Vous avez la responsabilité d'un domaine immense que nous n'avons naturellement pas la possibilité de couvrir en une audition. C'est la raison pour laquelle je vous propose de centrer votre propos sur trois questions.

La première porte sur la politique étrangère de l'Union et, comme nous en étions convenu, sur le bilan et la réforme du service d'action extérieure. Avec le traité de Lisbonne, nous avons créé un outil théoriquement efficace pour la politique étrangère européenne : le SEAE. Le Parlement européen vient d'adopter des propositions sur l'organisation et le fonctionnement de ce service. Nos collègues de la Chambre des Lords viennent de publier un rapport et pas moins de 50 recommandations sur le SEAE. Nous serions intéressés par vos analyses et la position de notre pays sur ce service et son évolution. En particulier notre commission, également en charge des questions de défense, s'intéresse à une meilleure prise en compte de la PSDC par le service.

Dans la même logique, dans la perspective du Conseil européen de décembre prochain, notre commission a mis en place un groupe de travail sur l'Europe de la défense. Lors de son intervention devant l'IHEDN, vendredi 24 mai, le Président de la République a indiqué qu'il présenterait à nos partenaires des propositions non seulement dans le domaine capacitaire, mais aussi en matière de coordination des politiques des 27 par zone géographique. Une réunion des pays de la lettre d'intention vient d'avoir lieu à Paris, ce même 24 mai, à notre initiative. Pouvez-vous nous dire comment vous voyez la préparation de ce Conseil européen consacré à la défense.

Enfin, s'agissant de la PESD, comment en voyez-vous l'évolution ? En particulier l'une de vos sous-directions traite de l'Allemagne et des relations entre nos deux pays. Au-delà des polémiques récentes qui ont eu lieu, où en est la relation franco-allemande ? On reparle par ailleurs en France d'union politique, qui est un thème courant en Allemagne, mais plus rare en France.

Ce sont trois vastes questions sur lesquelles nous pourrions passer beaucoup de temps. Je sais également que mes collègues ne manqueront pas de vous interroger sur d'autres aspects : élargissement, Balkans etc.... Ce constat doit nous inciter à vous inviter plus souvent devant notre commission.

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