Je crains que vous ne pêchiez par optimisme sur la situation qui prévaut en Afghanistan. Il y a des progrès, mais il faut également prendre en compte la recrudescence des attentats, en particulier à Kaboul, l'assassinat de l'ex-Président Rabbani, les désertions au sein de l'armée nationale afghane ainsi que la pénétration de la police afghane par les Talibans. Je considère, par ailleurs, inévitable qu'après avoir annoncé leur départ en 2014, les forces alliées soient fragilisées dans leur position. S'agissant de la Libye, je comprends les éléments de satisfaction, mais je crois qu'il faut se garder de sombrer dans l'autosatisfaction. La prolifération des armes en provenance de la Libye dans le Sahel est une source de préoccupation majeure pour l'avenir. En ce qui concerne la révision du Livre blanc et la préparation de la prochaine loi de programmation, je souhaiterais savoir quels sont les premiers éléments de réflexion de l'état-major sur les principales inflexions à apporter au diagnostic et aux capacités qui avaient été établis en 2008 ? Je considère qu'il faudra intégrer la crise financière dans ces réflexions. S'agissant des besoins, il faut sans doute s'attendre à moins d'opérations extérieures multinationales d'envergure telles l'Afghanistan notamment en raison d'un repli américain sur des préoccupations intérieures, mais également à plus d'opérations ponctuelles telles que celles en Libye.