J'ai retenu de votre exposé un chiffre : l'augmentation de 50 % des dépenses de défense dans le monde. Au lieu de le prendre comme une donnée de fait à laquelle il faudrait s'adapter, on peut se demander s'il s'agit pour les citoyens d'une bonne chose. On peut espérer voir un jour une Europe capable de peser de façon autonome sur l'évolution du monde. Mais cela suppose une Europe de la défense qui est aujourd'hui en panne et une volonté politique qui ne semble aujourd'hui partagée que par la France et l'Angleterre. Cela nous renvoie au dilemme entre l'OTAN et une défense européenne. J'ai été à deux reprises en Afghanistan, et j'aurai de la situation dans ce pays une approche plus nuancée que la vôtre sur l'efficacité de notre action. J'ai pu mesurer combien les trois objectifs - sécurité, gouvernance et développement - ont en réalité été concentrés sur la seule sécurité. Je crois qu'on peut parler pour les deux autres objectifs d'un relatif échec.
Au-delà des exemples de transferts réussis comme le RC-Kaboul ou la Surobi, qu'en est-il des transferts effectués par nos alliés ? J'aurais voulu savoir s'il existait des territoires qui ont été récemment repris par les talibans. J'ai la conviction que l'évolution de la situation en Afghanistan dépendra du problème persistant que constitue le Pakistan. En effet, toute la stratégie des talibans est décidée depuis ce pays. Je souhaiterais enfin savoir quel est l'état des relations entre la France et les autorités afghanes. La France a-t-elle voix au chapitre pour la préparation de l'après 2014 ? J'ai le souvenir que la gestion de la coalition en Afghanistan s'est longtemps concentrée dans un face à face entre les autorités afghanes et américaines.