Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine

Amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine :

Vous avez raison de souligner les avantages du nouveau bâtiment de projection et de commandement, tant en termes d'effectifs embarqués, que de coûts de maintenance. Ce bâtiment présente l'avantage d'avoir un équipage réduit et des coûts de maintenance peu élevés. C'est un exemple réussi de coopération interarmées, puisqu'il permet de mettre à la disposition de l'armée de terre les moyens de commandement, de transport, de logistique et de soutien nécessaires. Un bâtiment tel que le Tonnerre a effectué près de 63 jours de mission en mer, sans escales, soit l'équivalent d'un sous-marin. Son équipage ne comprend que 160 marins. L'économie des coûts de maintien en condition opérationnelle des BPC, par rapport aux anciens bâtiments, représente environ un million d'euros. Au total, ce type de bâtiment a démontré son efficacité.

En ce qui concerne les sous-marins de type Barracuda, nous restons sur une cible de six sous-marins, dont le premier exemplaire devrait être livré en 2017.

Je n'aime pas beaucoup l'expression de « SCALP naval ». Je préfère l'expression « missile de croisière naval » car ce dernier ne présente pas les mêmes caractéristiques que le missile SCALP et ne répond ni aux mêmes modes d'emploi ni aux mêmes besoins. Ce missile a vocation à être embarqué sur les frégates multi-missions (FREMM) et les sous-marins Barracuda.

La défense anti-missiles est un sujet très à la mode mais qui doit être étudié avec soin. En France, nous avons pendant longtemps opposé la défense anti-missiles et la dissuasion nucléaire, mais ce discours a évolué. La vraie question qui se pose est de savoir si nous serons en mesure de financer un programme de défense anti-missiles alors que nous avons toujours besoin de la dissuasion. Pour ma part, je crois qu'il ne serait pas raisonnable de tout sacrifier pour la défense anti-missiles et que celle-ci ne représente qu'un des outils de la boîte à outils. Il faut donc veiller à trouver un équilibre entre les ambitions stratégiques assignées à notre pays, nos capacités militaires et les contraintes budgétaires.

La diminution des effectifs porte davantage sur le soutien que sur la capacité opérationnelle. Elle ne pose pas de difficultés concernant le maintien de certaines spécialités propres à la marine, même si cela demande évidemment une grande vigilance. En matière de fidélisation, il s'agit surtout d'une question de rémunération.

Le calendrier du programme TRANSOUM sur les transmissions stratégiques, qui représente un aspect important pour la dissuasion nucléaire, est respecté. Le M 51 a été mis en service en septembre 2010 sur le Terrible et le M 51.2 est prévu en 2015.

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