Intervention de Amiral Bernard Rogel

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 12 octobre 2011 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2012 — Mission défense - Audition de l'amiral bernard rogel chef d'état-major de la marine

Amiral Bernard Rogel, chef d'état-major de la Marine :

Les opérations extérieures sont placées sous la responsabilité du chef d'état-major des armées, l'Amiral Édouard Guillaud, qui sera mieux placé que moi pour vous répondre. Je peux toutefois vous dire mon sentiment personnel à ce sujet.

Comme vous le savez, la situation en Somalie est très complexe et les causes et la solution de la piraterie se trouvent à terre. L'explosion de la piraterie au large des côtes somaliennes s'explique en effet par la faillite de l'Etat somalien et par la famine provoquée par la guerre civile. L'opération Atalanta de l'Union européenne vise à prévenir et à réprimer les actes de piraterie commis en mer, mais elle a aussi trouvé un prolongement dans la formation de soldats somaliens en Ouganda. A l'avenir, nous étudions la possibilité de former des gardes-côtes. Par ailleurs, la lutte contre la piraterie présente un aspect davantage juridique que militaire. Il est relativement aisé d'intervenir militairement contre des pirates, qui sont faiblement armés et embarqués sur de petits bateaux. Mais la véritable difficulté consiste à repérer les pirates, à les distinguer des pêcheurs et à les faire juger par un tribunal. La France dispose d'une législation depuis l'adoption par le Parlement de la loi relative à la lutte contre la piraterie maritime et l'Union européenne a conclu plusieurs accords avec des pays de la région, permettant la remise des pirates capturés aux autorités judiciaires de ces pays. Toutefois, il faut des preuves pour faire condamner les pirates présumés et le traitement judiciaire représente une vraie difficulté. Concernant le coût, environ 70 marins sont embarqués pour assurer la protection des thoniers, pour un coût de l'ordre de 2 à 3 millions d'euros par an, qui est supporté par les armateurs. Concernant l'opération Atalanta, le coût pour la France correspond au coût du déploiement d'une frégate, de son équipage et d'un avion de reconnaissance aérienne.

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