J'ai été passionné par votre présentation. Ma première question a trait à la compatibilité entre carrières courtes et nécessité de faire des formations longues. Cela nous donne-t-il de bons aviateurs ? Ma seconde question a trait à l'âge de certains matériels : certains sont si âgés que je m'interroge sur l'opportunité de les moderniser pour les faire durer.
Général Denis Mercier. - En réponse, je dirais que d'ores et déjà nous avons aujourd'hui 55 % de nos personnels qui sont sous contrat. La durée des carrières sous contrats varie de quatre à plus de vingt ans. L'avantage des carrières courtes est de permettre des ajustements. Est-ce que cela permet de faire de bons aviateurs ? Oui, mais à condition de les spécialiser. Nos aviateurs recrutés sous contrat ont pour vocation de rester dans des filières d'expertise. En revanche, les personnels de carrière ont vocation à assumer des responsabilités de commandement après leur vie opérationnelle. Le fait est que la pyramide des grades et des fonctions s'est extraordinairement rétrécie. Par exemple, en l'espace de cinq ans, le flux d'accès des colonels au grade de général s'est réduit de moitié. C'est un grand changement que nous devons aborder avec des solutions innovantes. Les personnels de l'armée de l'Air sont des personnels de grande qualité et d'une grande utilité pour la société. Je préférerais par exemple faciliter les incitations au départ assez tôt en accompagnant ces personnels vers de vraies carrières hors de l'institution.
Sur la question des appareils hors d'âge, oui, c'est vrai pour certains appareils tels que le C135, le coût de l'heure de vol est beaucoup plus cher que ne le sera celui des appareils successeurs. Mais cela n'est pas vrai de tous les matériels.