Intervention de Robert del Picchia

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 11 juin 2013 : 1ère réunion
Audition du général denis mercier chef d'état-major de l'armée de l'air

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia :

Il semblerait que les forces aériennes françaises se situent avec les forces aériennes britanniques et américaines au meilleur niveau opérationnel. Est-ce vrai ? Par ailleurs, il y a en ce moment une grève des contrôleurs aériens opposés à la mise en place de ce que l'on appelle le « ciel unique européen ». Que pensez-vous de ce projet ?

Général Denis Mercier - Monsieur Reiner a raison, s'agissant des drones, de distinguer l'avenir proche de l'avenir lointain. En ce qui concerne l'avenir lointain, il y a un vrai marché mondial pour les drones MALE en raison notamment des besoins de contrôles renforcés aux frontières de certains pays. Ce marché ne s'est pas encore exprimé, tout simplement parce que les pays qui en ont le plus besoin n'ont pas encore atteint la maturité pour les exploiter. Malheureusement, les avionneurs européens n'ont pas investi sur ce type d'appareil, et les États européens non plus. Dans le court terme nous devons apporter une réponse à un vrai besoin opérationnel lié à nos engagements, notamment au Mali. La solution qui semble se dessiner, celle de l'achat de drones sur étagère, est la moins onéreuse à court terme. Il faudra néanmoins travailler à une « francisation » des matériels. Ce sujet, rappelons-le, est très différent de celui des drones de combat qui lui est lié aux études en cours sur le système de combat aérien futur (SCAF). Cela serait très grave si nous n'étions pas capables de faire des drones MALE européens. Nous n'avons pas le droit de baisser les bras là-dessus.

Le projet de ciel militaire unique européen est un projet très important. S'il ne voyait pas le jour, cela se traduirait par une augmentation des coûts du fait des certifications civiles qui nous seront demandées pour les appareils futurs. C'est un véritable enjeu que de développer un ciel unique qui soit civil et militaire. Il faut pour cela que les armées de l'air européennes se réunissent et adoptent une position commune. Cela constituerait une réelle avancée pour le sommet européen de décembre 2013. S'agissant de la valeur opérationnelle des forces aériennes françaises, je vous confirme qu'elle est excellente.

Enfin, pour ce qui est du MCO, je dirais que le bon contrat de MCO est celui qui est lié à l'activité, qui seule permet d'acquérir précisément cette valeur opérationnelle dont nous venons de parler, et non pas à la disponibilité qui correspond à une logique d'achat.

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