Intervention de Thomas Gomart

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 mai 2013 : 1ère réunion
Russie — Audition de M. Thomas Gomart directeur du développement stratégique et directeur du centre russie-nei de l'institut français des relations internationales ifri

Thomas Gomart, directeur du développement stratégique et directeur du centre Russie/NEI de l'Institut français des relations internationales (IFRI) :

Nous sommes le seul think tank français à publier systématiquement en français, en anglais et en russe, ce qui nous a permis de nouer des contacts très riches avec des experts russes qui ne s'expriment pas en anglais. Par ailleurs, pour avoir une place en amont de la structuration du débat intellectuel mondial, la publication en anglais est obligatoire.

L'axe Russie-Afrique me semble encore prématuré. S'il y a un pays décisif, c'est l'Algérie, mais ce n'est pas facile depuis Paris de réaliser des études sur ce sujet. Vous avez à Alger une ambassade russe de grande importance et des accords de coopération énergétique et des ventes d'armes. La porte d'entrée reste l'Algérie et l'influence reste limitée actuellement à l'Afrique du nord.

Dans l'invitation faite à l'Afrique du sud de rejoindre les BRICS alors qu'elle n'a pas les mêmes capacités que les autres, il y a la volonté de faire se coaliser les émergents ou les ré-émergents pour trouver des positions diplomatiques intermédiaires entre les positions occidentales et des pays au ban ou en difficulté avec la communauté internationale comme l'Iran.

La Russie est dans une situation particulière mais qui a envie aujourd'hui de s'allier avec la Russie ? Sa diplomatie est bonne sur le plan tactique mais sa capacité d'entrainement est encore très limitée.

Ce que l'on observe sur le développement des pétroles de schiste aux États-Unis passe par des petits groupes agiles et mobiles capables d'inviter des modes de productions spécifiques. Or cette couche d'entreprises n'existe pas en Russie. Il y a un chaînon manquant qui va rendre cette exploitation difficile en Russie. Ce faisant l'exploitation des pétroles de schiste en Russie est perçue comme un potentiel, une seconde richesse, mais elle devra passer nécessairement par des partenariats avec des entreprises étrangères.

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