La rénovation prévue en 2016-2018 pour le porte-avions est essentielle. Elle comprendra l'entretien classique d'un bâtiment nucléaire et la modernisation rendue nécessaire par l'évolution des technologies. Le choix ayant été fait, pour des raisons budgétaires, que la France ne disposerait que d'un porte-avions, nous devons assumer des périodes d'indisponibilité de porte-avions... Pour le reste, je signale que, sur l'année 2011, le Charles de Gaulle a été à la mer 257 jours ! Quant à l'adaptation des SNLE, elle se déroule comme prévu, sans difficulté particulière.
Les drones concernant la marine sont à la fois des drones sous la mer, destinés en particulier à chasser les mines, et des drones aériens. Les premiers font l'objet d'un projet ambitieux, à l'horizon 2020 ; il s'agira de drones pouvant être déployés à partir de bateaux ou à partir de la terre. Dans la seconde catégorie, une expérimentation de drones à voilure tournante est en cours d'expérimentation. L'intérêt de déployer ces équipements, comme vous le savez, consiste dans la réduction des risques, en termes humains et politiques ; leur intégration dans la marine se fera naturellement.
Il existe une force maritime de l'ONU qui est la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), qui constitue une force maritime de maintien de la paix. Nous y avons participé. Mais de manière générale, il est difficile de trouver, en mer, un cadre légal commun, que ce soit sous l'égide des Nations unies ou sous celle de l'Union européenne, même si on y arrive, comme l'a prouvé l'opération « Atalanta », dès lors que les intérêts sont partagés. La France est très présente dans l'océan Indien, où aucun État ne veut voir baisser le flux de containers et où sont donc également présents l'OTAN et la Russie notamment, et dans le golfe de Guinée, où les intérêts sont davantage liés au pétrole et où notre pays se trouve davantage seul à agir ; mais les marines africaines sont en train de se doter des moyens d'assurer par elles-mêmes la défense de leurs espaces maritimes.
Grâce aux dispositifs d'accompagnement existants, 75 à 80 % des anciens marins sont insérés dans un emploi civil moins d'un an après leur départ de la marine. Ce bon résultat témoigne de la valorisation professionnelle que vaut aux marins leur service. Celui-ci, au moyen d'un système de validation des acquis, les amène à se trouver diplômés dans des domaines qui ne connaissent pas les effets de la crise - le nucléaire, l'aéronautique ou l'informatique, notamment. C'est d'ailleurs la source d'un risque de départs anticipés, spécialement à la faveur des restructurations, sur lequel nous sommes vigilants.
En vue d'atteindre la cible d'un effectif ramené à moins de 1 800 marins, une réduction d'effectifs sur six ans, à hauteur de 300 postes par an en moyenne, nous a été prescrite dans le cadre de la LPM. Or, en 2015, cette réduction concernera 664 postes ! Une telle marche forcée fait courir à la marine le risque de se séparer de compétences importantes...
Bien que la marine ait été touchée par les défaillances du logiciel Louvois comme les autres armées, la reconstitution de la solde des marins s'est trouvée facilitée par le recours initial à l'ancien système. En outre, la vigilance de notre centre d'expertise des ressources humaines (CERH), basé à Toulon, a permis de limiter les incidences des anomalies du système sur les soldes, dont aucune ne s'est retrouvée à zéro.
Les travaux d'infrastructures qui concernent la marine se déroulent dans de bonnes conditions, notamment pour nos installations électriques, qui avaient bien besoin d'être rénovées !
Dans le golfe d'Aden, la piraterie tend à décroître en effet, mais il convient de rester vigilant, car elle n'a pas disparu. Une pratique nouvelle tend à se faire jour, qui reflète une professionnalisation de la piraterie : le soutage - ou « bunkering » - illégal, consistant dans le détournement de pétroliers en vue d'en déverser la charge dans des pétroliers pirates. C'est un phénomène que l'on observe aujourd'hui dans le golfe de Guinée et dans le détroit de Malacca.
Pour obtenir le « passeport vert » préalable à chaque démantèlement, et mener ces opérations en conformité avec la règlementation environnementale, un budget de 10 millions d'euros par an est prévu.