Le vrai problème des collectivités locales aujourd'hui n'est pas tant le financement des projets - ceux-ci sont suspendus s'ils ne peuvent être financés - que la trésorerie. Or les banques nous abandonnent ! Pour cette raison, si l'absorption de Dexia inquiète les postiers, elle rassure les collectivités. Mais n'allons-nous pas payer une partie du prix de cette opération ? Sur le terrain, en effet, nous en percevons déjà les répercussions. Je préside un gros syndicat d'électricité qui regroupe 100 % des communes de mon département, dépense 100 % de ses 34 millions de recettes chaque année : les banques se bousculent pour me prêter. Dans le même temps, la cantine scolaire dans ma petite commune de 1 022 habitants n'intéresse ni Dexia, ni la Caisse d'épargne, peut-être le Crédit agricole, mais à un taux peu intéressant. Le Premier ministre s'est exprimé clairement au Congrès des maires mardi dernier, mais c'est avec vous que nous traiterons ! Et je ne voudrais pas que les collectivités épongent l'absorption de Dexia en payant plus cher les emprunts.