Intervention de Philippe Wahl

Commission de l'économie, du développement durable et de l'aménagement du territoire — Réunion du 30 novembre 2011 : 3ème réunion
Audition de M. Philippe Wahl président du directoire de la banque postale et de M. Jean-Paul Bailly président du conseil de surveillance de la banque postale

Philippe Wahl, président du directoire de La Banque Postale :

Nous serons prêts à entrer sur le marché des avances de trésorerie aux collectivités l'année prochaine. Nous faisons du commerce : s'il y a un besoin de financement, notre mission est de chercher à le satisfaire.

Le ratio crédits sur dépôts est aujourd'hui de 52 %, contre 118 à 140 % pour les autres banques. Notre position de liquidité est donc meilleure. Toutefois, vu le rythme de développement du crédit à la consommation, du crédit immobilier et du crédit entreprises, ce ratio devrait approcher les 100 % fin 2013. Il est faux de dire, comme on le lit parfois, que La Banque Postale regorge d'argent dont elle ne saurait que faire !

Les agences postales communales n'ont pas eu beaucoup d'influence sur la collecte d'épargne : suivant la loi statistique, l'essentiel de celle-ci se fait dans les gros bureaux.

La solidité financière ? Grâce à l'apport de la Poste, notre core tier one, c'est-à-dire le capital dur, dépasse les 13 %, ce qui est confortable. Mais aucune banque ne peut s'abstraire de la situation de l'économie nationale, européenne et mondiale. Le métier de banquier est de prendre les risques et de les gérer.

Une dislocation de la zone euro serait très préjudiciable au climat de la confiance, au niveau des taux d'intérêt, à la stabilité économique. Le cumul des effets médiatiques, qui privilégient le sensationnel, et de l'hyper-volatilité des marchés financiers contribue à créer une atmosphère de catastrophe. La zone euro est la plus riche de la planète ; elle doit être capable de trouver des solutions. La France, l'Allemagne, l'Italie sont des pays riches. Nous sommes donc sereins par rapport à notre exposition.

DCL assurait certes le financement des collectivités locales, mais détenait également un portefeuille legacy de 90 milliards, héritage de positions longues qui ne correspondent pas à notre métier. Il ne peut être question pour nous d'assumer l'ensemble des engagements passés de DCL.

Dexia possède des savoir-faire précieux, mais nous ne reprendrons pas l'ensemble de sa force commerciale : d'une part parce qu'elle restera utile à la gestion des encours de Dexia et d'autre part parce que nos produits étant plus simples, nous n'aurons pas besoin localement d'autant de présence. Le salaire moyen chez Dexia est en effet supérieur à celui de notre propre force commerciale ; l'intégration sera faite de manière raisonnable, en proposant bien sûr une mobilité géographique.

Bâle III est une conséquence de la crise. Les banques avaient pris trop de risques, car la rentabilité du capital était trop facile à atteindre. Dès que l'on demande beaucoup plus de capital pour la même activité, la rentabilité diminue, et l'appétit pour le risque également. Les collectivités locales ont des caractéristiques favorables (risque faible et consommation limitée de capital), mais d'autres sont défavorables : une consommation de liquidités longues, jusqu'à trente ans, coûte en effet très cher en capital avec les règles de Bâle III. C'est pourquoi nous souhaitons avoir, avec DexMa, un véhicule qui aille chercher des liquidités longues sur le marché.

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