Je dirige le service enseignement et multimédia de l'Université Lille-I, en charge du développement des technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE). Nous produisons et diffusons des ressources numériques et des dispositifs multimédias, comme des plateformes ou de l'enrichissement vidéo, pour les enseignants ou en réponse à des appels à projet. Nous avons ainsi mis en place Lille 1.Pod ou des travaux pratiques virtuels (SEMM Labs). Nous étudions aussi les usages du numérique et accompagnons les enseignants dans son utilisation et le soutien aux étudiants.
Enseignant spécialisé en TICE et e-learning, je donne en master 2 des cours d'ingénierie pédagogique multimédia à la fois en présentiel et à distance. Je mesure ainsi les différences dans l'appropriation du cours et dans le style d'enseignement. Une personne est chargée de notre contribution à la plateforme edX, et Lille-I propose des MOOCs, notamment un MOOC de cryptographie sur la plateforme de MOOCs « Canvas » », le MOOC « QuidQuam ? » sur FUN, ou un MOOC pour préparer à la certification Internet.
Les MOOCs arrivent dans un environnement que le numérique a déjà structuré. De nombreux métiers - arts graphiques, audiovisuel, scénarisation - se sont développés depuis la création en France, en 2004, des universités numériques thématiques (UNT) en réaction aux premiers MOOCs initiés aux États-Unis en 2001-2002 avec OpenCourseWare. Dans la Petite fabrique de l'innovation à l'Université, Brigitte Albero dresse ainsi le portrait de quatre pionniers de l'université numérique. Ces UNT ont permis de créer un réservoir de ressources numériques disponibles pour les MOOCs. Notre MOOC de cryptographie utilise des ressources, notamment des vidéos d'arithmétique, financées par des appels à projet antérieurs, comme Unisciel, sans lesquelles le coût aurait été bien supérieur à 30 000 euros, somme évoquée dans le film que nous avons vu en introduction à notre table ronde. Le MOOC QuidQuam ? comporte une soixantaine de vidéos de vulgarisation scientifique qui ont chacune requis entre dix et quinze jours de travail. Heureusement, certaines ont rescénarisé des éléments existants.
Un MOOC est-il plus motivant qu'un cours présentiel ? Il crée un événement : le suivre, c'est rejoindre une aventure. Un suspense pédagogique s'instaure entre les cours, l'appétence étant renforcée par ce teasing (« annonce aguichante »), par une bande annonce en quelque sorte...