Intervention de Bertrand Bonte

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 28 mai 2014 : 1ère réunion
Accès à la formation à l'heure du numérique — Table ronde

Bertrand Bonte, directeur « Développement et métiers » à la direction des formations, de l'international et des partenariats de l'Institut Mines-Télécom :

Les enjeux sont différents pour les apprenants, qu'il s'agisse d'étudiants en formation initiale utilisant le numérique pour des cours en amphi ou des classes inversées, et pour la formation continue, qu'il s'agisse d'apprentissage ou de mise à jour de leurs connaissances. Dans un cours sur les réseaux de données beaucoup étaient là pour remettre à jour leurs connaissances. Les titulaires d'un diplôme universitaire de technologie (DUT) réclament une valorisation de leur effort, à la différence des ingénieurs. Est-ce que l'entreprise est prête à les accompagner dans cet effort, en prenant en charge les coûts d'une certification ou en dégageant du temps horaire ?

Comment les apprenants s'approprient-ils l'outil ? Le MOOC sur les réseaux de données a été imposé à un groupe d'étudiants en substitut d'un cours présentiel, qui se sont parfois plaints de ne pas avoir un vrai professeur. L'étudiant en formation initiale qui, toute sa scolarité, a reçu passivement la connaissance d'un enseignant, peut-il changer à 18 ou 19 ans ? Nous ne savons pas ce qui se passera pour un public de masse. Les enseignants, pour un coût de 100 000 euros, ont fourni 2 000 heures de travail pour créer l'équivalent de 30 heures de présentiel, soit 2 crédits ECTS (European credit transfer and accumulation system) ; c'est énorme ! Ils étaient très satisfaits d'avoir produit un enseignement meilleur que chacun de leurs cours. Cependant pour se lancer dans un tel projet, il ne faut pas qu'ils courent après une promotion par leur recherche : les jours n'ont que 24 heures.

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