La flexibilité du numérique favorise une personnalisation des parcours en formation initiale et continue. L'un des objectifs est la réussite des étudiants, qui sont tous différents, à travers des modules personnalisés. Son coût a deux composantes : l'accompagnement et la production, qui peut être mutualisée. Depuis 2004, un effort a été fait pour produire des ressources en accès libre à disposition des étudiants et des enseignants, qui peuvent réemployer ces briques réutilisables, comme des simulations par exemple, dans leurs cours. Des projets sont menés en médecine, tel un module produit en commun avec l'Afrique sur le sida. Des formules souples sont possibles. Un projet sur le vieillissement et la gériatrie fait l'objet de modules communs pour des catégories de public différents (médecins, infirmiers, aides-soignants, directeurs d'hôpitaux) avec des tutorats adaptés. Une convention entre l'AUF et FUN a été signée sur la problématique nouvelle des lieux de formation et d'évaluation : une réflexion est en effet menée dans les établissements sur de nouveaux espaces d'apprentissage, plus modulables, où l'on peut circuler et se brancher.
Le CNED s'est peu investi sur l'enseignement supérieur, sinon sur les brevets de technicien supérieur (BTS) et la préparation aux concours. La question est entière sur le caractère payant ou gratuit. La formation continue est un enjeu important : cela coûte cher à une entreprise d'envoyer un salarié en formation pendant cinq jours. Une hybridation peut être imaginée : une préparation en ligne précéderait une formation présentielle plus courte.
Faut-il un label de qualité, et qui peut le donner : experts ou usagers ? On peut imaginer que chaque catégorie attribue un nombre différent d'étoiles, comme au cinéma, encore faut-il préciser les critères d'évaluation. C'est important pour la concurrence internationale. Il faudra bien attirer des usagers extérieurs. Les enseignants ne sont pas valorisés sur des caractéristiques pédagogiques et encore moins sur leur appréhension du numérique. Votre exemple du breton montre que ces formations peuvent servir aux disciplines ayant peu de formateurs ou peu d'apprenants, en mettant en réseau et en démultipliant les possibilités, afin d'éviter que les établissements soient contraints de supprimer ces formations rares ou à faibles flux.