Concernant la question de l'école française, j'ai appris tout récemment ce problème, qui est un obstacle à l'installation de familles françaises ; il faut trouver un terrain, j'espère que nous trouverons une solution, c'est dans notre intérêt. S'agissant de l'issue de la crise ukrainienne, cela dépend beaucoup de la Russie et de la réaction des États-Unis et de l'Union européenne. La Russie ne comprend pas la force de l'argument, mais seulement l'argument de la force. Il ne s'agit pas de force militaire mais d'une position cohérente. La Crimée est, je le crains, un nouveau conflit gelé pour de nombreuses années.
La différence entre la Crimée et la Transnistrie est que la Transnistrie fait de facto partie de la Russie. Les transferts financiers russes représentent 70 % de son budget. D'ailleurs, la Russie ne reconnaît pas la Transnistrie comme un Etat indépendant.
En ce qui concerne la crise ukrainienne, le nouveau Président ukrainien, que je connais bien, me paraît le mieux placé pour trouver le compromis nécessaire en tenant compte des intérêts de l'est et de l'ouest de l'Ukraine. Quant au vrai motif de la crise ukrainienne, c'est à mon sens l'hésitation montrée par l'ancien Président Ianoukovitch pour signer l'accord d'association, qui, en générant de la confusion dans la société, a été à son origine. La Moldavie, au contraire, a une vision très claire de ce qu'elle souhaite.
S'agissant de l'OTAN, ce serait bien évidemment la meilleure protection. Mais il n'y a pas de consensus pour cela à Bruxelles, ni même au sein de la population moldave. S'agissant de l'Union européenne, il n'y a pas encore de perspective claire pour la Moldavie. Nous avons besoin de cette perspective pour convaincre la société, car un des arguments de nos opposants est de dire que l'UE ne veut pas de la Moldavie, qu'il n'y a pas de consensus pour l'accueillir. En ce qui concerne le 27 juin, je ne sais pas ce qui va se passer. La Russie a fait des déclarations contradictoires concernant la compatibilité des accords de libre-échange européen et eurasiatique ; nous essayons de la convaincre que les deux accords sont compatibles car tous deux se basent sur les règles de l'Organisation mondiale du Commerce. Pour le cas où la Russie prendrait de nouvelles sanctions, nous envisageons d'orienter nos productions les plus sensibles - pommes de terre, prunes, raisins - pour lesquelles nous dépendons fortement du marché russe, vers l'Union européenne, l'accord d'association et de libre-échange prévoyant des quotas. Mais nous aurons aussi besoin du soutien de Bruxelles, y compris financier.
La situation en Transnistrie est stable, malgré les événements tragiques en Ukraine. J'espère pouvoir maintenir cette stabilité relative jusqu'aux élections qui auront lieu en novembre et travailler ensuite à trouver une solution à ce conflit gelé avec les différents partenaires.