Intervention de Daniel Reiner

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 octobre 2014 : 1ère réunion
Comité des prix de revient des fabrications d'armement — Communication

Photo de Daniel ReinerDaniel Reiner :

L'obsolescence du matériel militaire est un risque, avéré, lié à l'évolution des technologies ; qu'on pense aux versions successives du Rafale, par exemple. Mais ce vieillissement de l'équipement n'est pas le fait d'une programmation par les constructeurs, dont les réalisations sont d'ailleurs étroitement contrôlées par les ingénieurs de la DGA. En revanche, la sophistication induit un coût financier. C'est pourquoi, alors même que les technologies disponibles s'avèrent aujourd'hui de plus en plus fines, la DGA préfère éviter de poursuivre une forme de course en la matière et, au contraire, recherche des plateformes relativement simples, au plan technologique, qu'il sera possible d'adapter au cas par cas, en fonction des besoins, suivant une démarche de différentiation. C'est le principe qui a été retenu, notamment, dans le cadre du programme Scorpion.

La plupart des grands groupes industriels d'armement sont aussi de grandes entreprises civiles. Les bureaux d'études, de ce fait, sont généralement duals. Néanmoins, les besoins civils sont rarement les mêmes que les besoins militaires. Il en va ainsi dans le domaine des drones : les drones nécessaires à l'observation civile sont de petits drones, les drones employés pour le renseignement militaire sont des drones MALE.

Comme je l'ai indiqué, une coopération européenne finance actuellement les études amont sur les drones futurs. Attendons leurs résultats. Mais il faudra être pragmatique : la France, si elle devait être le seul pays acheteur de ces drones européens, ne suffirait pas à faire un marché et, dans cette hypothèse, il serait vain de s'engager dans la production, alors que les offres américaines, voire israéliennes, sont d'ores et déjà disponibles.

Quant aux effets pratiques des travaux du CPRA, j'en retiendrai trois. D'abord, le développement de la précision des cahiers des charges adressés par la DGA aux industriels. Ensuite, la systématisation du recours aux appels d'offres, qui n'étaient pas de tradition, dans notre pays, en matière d'équipements militaires. Enfin, la fixation des prix de ces équipements, non plus seulement en fonction du coût d'acquisition, mais en tenant compte, plus largement, du coût de possession, qui comprend celui de l'entretien. Ce sont de réels progrès.

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