Intervention de Annick Girardin

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 15 octobre 2014 : 1ère réunion
Loi de finances pour 2015 — Audition de Mme Annick Girardin secrétaire d'etat au développement et à la francophonie

Annick Girardin, secrétaire d'Etat :

J'espère que vous viendrez au ministère, madame et monsieur les rapporteurs, afin d'échanger avec mes services et moi-même.

Nous devons rationnaliser les relations entre le ministère et l'AFD, mais sur le terrain, les choses varient d'un Etat à l'autre. Evitons d'ouvrir des agences qui ne sont pas absolument nécessaires, incitons au rapprochement quand c'est possible. Procédons au cas par cas. Les efforts méritent d'être poursuivis. En outre, il faudrait aussi rationnaliser au niveau européen et international.

Le bilatéral et le multilatéral vous préoccupent, et c'est bien normal. Parfois, le multilatéral est indispensable pour mener à bien des opérations, même si notre identité est moins visible. Poursuivre les OMD suppose des moyens colossaux que la France seule ne mobilisera pas ; il en est ainsi pour la couverture sanitaire universelle (CSU). En revanche, le bilatéral est possible lorsque nos partenaires ont exprimé des besoins identifiés. Le Cicid de juillet 2013 a souhaité une évaluation de notre action multilatérale, qui sera réalisée d'ici l'an prochain. Nous avons une vision claire sur le FED, qui a largement évolué : l'évaluation des structures onusiennes auxquelles nous participons devra encore s'améliorer.

La lutte contre la pauvreté et contre le dérèglement climatique forme un seul combat, puisque celui-ci touche d'abord les plus défavorisés. En 2015, nous aurons deux grands rendez-vous : en septembre pour les objectifs de développement durable (ODD) et en décembre pour la COP21, lors de la conférence Paris Climat. Nous avons défini 17 ODD, pour lesquels la France a beaucoup pesé : certaines ONG auraient souhaité aller plus loin, mais l'équilibre est fragile et il convient de ne pas le mettre en danger.

En juillet 2015, nous nous réunirons à Addis Abeba pour étudier la question du financement : nous devrons être inventifs et travailler avec les entreprises, les banques de développement et les ONG... La France étudie la loterie de solidarité et les dons SMS. Oui, la France est imaginative ; oui, elle a beaucoup de propositions à présenter à ses amis européens.

Nous répondrons au défi démographique en Afrique par l'éducation, par la santé et par l'emploi des jeunes. Notre politique de développement doit comprendre une stratégie transversale jeunesse, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. A New York, j'ai rencontré les présidents de Côte-d'Ivoire, du Niger et du Tchad qui ont bien conscience de ce défi et des stratégies à mener pour que la démographie représente une chance pour l'Afrique.

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