Je vous remercie d'avoir rappelé que l'Europe n'existe que si elle est toute l'Europe. Dans cette crise, nous sommes pris entre deux feux. Comment fermer les yeux sans sacrifier nos principes ? La Russie méconnaît ses engagements internationaux et les principes du droit international : pouvons-nous laisser faire sans être en contradiction avec nous-mêmes ? Pouvons-nous encore compter sur l'Union européenne, dont vous avez rappelé la persistance dans l'erreur - on sait comment a été traitée la question yougoslave, sous l'influence de l'Allemagne ? Tant qu'elle ne maîtrisera pas les éléments de sa sécurité, l'Europe ne pourra pas être un interlocuteur solide. À cela s'ajoute l'écart grandissant qui sépare les positions françaises de celles de l'Allemagne. L'Europe risque d'être définitivement affaiblie dans la gestion de ses propres affaires.