Intervention de Marc Massion

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 23 octobre 2013 : 1ère réunion
Communication de mm. philippe marini et marc massion dans le cadre de la conférence interparlementaire sur la gouvernance économique et financière de l'union européenne prévue à l'article 13 du tscg

Photo de Marc MassionMarc Massion :

Ce déplacement a été particulièrement instructif, même si son résultat peut paraître en-deçà de nos attentes. Puisqu'il revient au Président de vous rendre compte de la Conférence interparlementaire sur la gouvernance économique et financière de l'UE, mon exposé portera sur la Lituanie plus généralement. Nous avons en effet lors du déplacement mené quelques entretiens bilatéraux en rencontrant Rimantas Sadzius, ministre des finances de la République de Lituanie, Vitas Vasiliauskas, Gouverneur de la Banque centrale de Lituanie, et Maryse Berniau, Ambassadeur de France.

Suite à une chute de 14,7 % de son PIB en 2009, l'une des plus fortes contractions observées en Europe, la Lituanie est parvenue à renouer avec la croissance en enregistrant un chiffre positif dès 2010 : 1,3 %, puis 5,9 % en 2011 et 3,6 % en 2012.

Le contexte politique est marqué par la présidence lituanienne de l'UE au second semestre 2013. Il m'est d'ailleurs apparu que la Lituanie est fortement impliquée dans le cadre communautaire : sa présidente de la République, Dalia Grybauskaite est ancienne commissaire européenne et l'actuel commissaire européen lituanien en charge de la fiscalité et de l'union douanière, de l'audit et la lutte antifraude, Algirdas emeta, est de même une personnalité très reconnue. La Lituanie a donc plutôt des positions favorables à l'Union européenne et le fait qu'elle soit première bénéficiaire net du budget communautaire n'y est sans doute pas étranger. Outre certains grands dossiers, comme la consolidation des finances publiques, la gouvernance économique et budgétaire, la stabilité financière, ou la relance de la croissance, la présidence lituanienne met l'accent sur l'énergie, le partenariat oriental, la stratégie pour la mer Baltique et la sécurité des frontières extérieures.

Il nous a été expliqué que le pays devrait rejoindre la zone euro au 1er janvier 2015 : après la levée en mai 2013 de la procédure de déficit public excessif à l'encontre de la Lituanie, l'évolution des prix et la situation des finances publiques, avec un déficit public 2013 ramené sous les 3 % du PIB et une dette inférieure à 40 % du PIB, lui donnent en effet de bonnes chances de respecter les critères de convergence en 2014, y compris en matière de taux d'inflation. La monnaie locale, le litas, est indexé à l'euro depuis 2002, avec une logique de currency peg, c'est-à-dire de variation automatique des taux d'intérêts pour maintenir le cours du litas.

Pour ce qui concerne l'union bancaire et la résolution des crises bancaires, le ministre des Finances et le Gouverneur de la Banque centrale de Lituanie nous ont fait part de leur forte mobilisation sur ce dossier. Par ailleurs, il nous a été assuré que l'assainissement du secteur financier se poursuivait, grâce à la mise en oeuvre du renforcement des pouvoirs de supervision de la banque centrale. Au total, la rentabilité du secteur bancaire, à capitaux scandinaves pour l'essentiel, pâtit de la faiblesse des taux d'intérêt, mais sa solvabilité et sa liquidité ne soulèvent pas d'inquiétudes.

En conclusion, je souhaite faire écho aux propos que tenait le rapporteur général la semaine dernière concernant la Lettonie : la Lituanie semble tout comme la Lettonie prête à aller de l'avant dans l'intégration de la zone euro. Il est utile que nous renforcions nos liens avec ces pays qui participeront avec nous, demain, aux décisions qui engageront l'ensemble de la zone euro.

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