Vous avez eu connaissance de mon curriculum vitae, je vais donc simplement vous rappeler les points essentiels de mon parcours professionnel et de mes fonctions à l'ACPR. J'ai 69 ans et j'ai été nommé en 2010, à la création de l'ACPR, au titre des institutions de prévoyance et pour une durée de cinq ans.
Ma carrière s'est essentiellement déroulée dans le monde de l'assurance : 30 ans à l'UAP, 5 ans chez Axa et enfin 9 ans dans le groupe paritaire de protection sociale Ionis - aujourd'hui Humanis.
J'ai commencé ma carrière au tout début de l'UAP en 1967. Le Président de l'époque m'avait demandé de fusionner les dix statuts de personnel issus du rapprochement de différentes sociétés, ce qui, à vrai dire, n'était pas vraiment ma « tasse de thé » car je suis avant tout un ingénieur. En outre, j'ai géré le déménagement des personnels parisiens dans la tour que nous avons construite à la Défense et l'installation de délégations régionales à la demande de la DATAR. J'ai également obtenu mon diplôme d'actuaire à la même époque. Enfin, j'ai participé à la création des filiales assistance et protection juridique de l'UAP.
Par la suite, en 1977, j'ai été envoyé en Belgique pour réaliser la fusion des succursales de l'ex-Union avec la filiale locale. J'ai été secrétaire général de cette nouvelle société - Urbaine UAP - puis directeur commercial et marketing.
En 1983, je suis parti aux Pays-Bas. Là encore, j'ai réalisé la fusion de plusieurs sociétés acquises par l'UAP avec nos succursales locales. Je me suis plus particulièrement occupé du contrôle de gestion et de l'informatique. J'étais membre du directoire de la holding, en plus d'être nommé directeur général d'une filiale, UAP IARD Nederland, spécialisée dans la souscription maritime, dont les comptes devaient impérativement être redressés.
En 1987, je suis rentré à Paris afin de prendre en charge la direction de l'informatique et des technologies nouvelles du groupe. En parallèle, j'ai été président de la commission informatique de la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA).
En 1992, on m'a demandé de repartir à l'étranger, en Italie, en tant que délégué général de l'UAP. Là encore, il a fallu remettre de l'ordre et redresser les comptes. Je me suis beaucoup occupé de gestion financière à cette époque.
De retour à Paris en 1997, au moment où Axa faisait son OPE sur UAP, je suis rentré dans le comité de direction d'Axa France. J'ai aidé à réaliser la fusion en tant que directeur logistique. Il y avait en effet près de 14 000 personnes à déplacer et 300 établissements à rationaliser en France. Au bout d'un an, je suis devenu directeur marketing et innovation. En 2000, nous nous sommes séparés en bons termes avec la direction d'Axa.
J'ai retrouvé un poste de directeur général dans le groupe Ionis, groupe paritaire de protection sociale, qui comprenait dix caisses de retraite ARRCO et AGIRC, six institutions de prévoyance, une entreprise d'assurance, une société de gestion d'épargne salariale, une société d'investissement, un établissement dépositaire et deux mutuelles ; autrement dit, la panoplie complète de tous les types de sociétés d'assurance possibles dans le système français. Mon métier a alors consisté à fusionner ces différents organismes car l'AGIRC-ARRCO exigeait une seule institution AGIRC et une seule institution ARRCO par groupe. J'ai également préparé des rapprochements avec les groupes de protection sociale Apri et Vauban-Humanis. La société s'appelle désormais Humanis et constitue l'un des premiers groupes de protection sociale en France.
J'ai pris ma retraite en 2009 à 65 ans, âge limite pour tous les dirigeants des groupes de protection sociale.
En parallèle de ma carrière professionnelle, j'ai également été conseiller du commerce extérieur de 1983 à 1997. J'ai été vice-président de la chambre française de commerce aux Pays-Bas et président de la chambre française de commerce en Italie, pays dans lequel j'ai également occupé le poste de président de l'union des chambres de commerce étrangères. Enfin, j'ai été trésorier de l'association des anciens élèves de l'Ecole Polytechnique de 2005 à 2010.
Je suis membre du Collège de l'ACPR, membre du Haut conseil de l'institut des actuaires français et administrateur de la maison des polytechniciens.
Pendant ma carrière, j'ai eu l'avantage d'exercer dans plusieurs types d'entreprises différentes. Vous le savez, le secteur est régulé par plusieurs codes en France : code des assurances, code de la mutualité, code de la sécurité sociale et, de plus en plus, code monétaire et financier. Chacun comporte ses différences et les connaître est toujours très utile à l'ACPR. Nous n'avons jamais de dossiers simples à régler : il n'y a que des dossiers difficiles, avec des particularités liées aux spécificités de ces différents codes - même si l'harmonisation progresse.
J'ai bien sûr une compétence dans le management des sociétés et le redressement des situations délicates, ce qui est un autre point important. Au collège de l'ACPR, nous ne voyons que les dossiers des entreprises en difficulté - les autres étant naturellement examinés dans le cadre de la mission de contrôle exercée par le secrétariat général de l'ACPR. Nous examinons ainsi, à chaque séance du collège, une dizaine de dossiers, dont certains sont excessivement difficiles et il faut prendre des positions vigoureuses pour aider les entreprises à se redresser et protéger les clients.
Je participe, à ce jour, au collège plénier, au sous-collège assurances et, depuis un an et demi, au collège restreint qui s'occupe des grands groupes financiers français. Je m'attache donc à comprendre les problématiques bancaires. Je suis aussi vice-président du comité consultatif des pratiques commerciales, instauré au sein de l'ACPR, où nous recevons les associations de consommateurs et les fédérations professionnelles afin d'étudier comment nous pourrions améliorer les pratiques.