Intervention de Robert del Picchia

Réunion du 17 juin 2009 à 14h30
Conseil européen des 18 et 19 juin 2009 — Débat sur une déclaration du gouvernement

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia, en remplacement de M. Josselin de Rohan, président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées :

Ces députés seraient élus dans les centres de vote ouverts à l’étranger. Les 2, 2 millions de Français qui résident à l’étranger, dont 1 million dans l’Union européenne, ne votent pas pour les élections européennes, car les centres de vote ont été fermés. Seuls quelques milliers d’entre eux votent par procuration.

À cette fin, ainsi que cela est précisé dans ma proposition de loi, il conviendrait de créer une section « Outre frontière » au sein de l’une des circonscriptions. Il serait aussi nécessaire d’organiser des primaires. Mais comment mettre en place celles-ci dès lors que les circonscriptions sont déjà pourvues ? La seule circonscription qui soit divisée en trois sections pour le calcul de la répartition des sièges est la circonscription « Outre-mer ».

Cette représentation propre des Français établis hors de France au Parlement européen serait à la fois juste et judicieuse : juste, parce que, depuis la régionalisation des circonscriptions européennes, les Français établis hors de France ne peuvent pas, de facto, participer au scrutin ; judicieuse, car cela permettrait d’élire ces deux députés français au Parlement européen dès l’adoption du traité, sans remettre en cause l’ensemble des sièges issu du scrutin du 7 juin 2009.

Pour conclure, j’évoquerai brièvement deux sujets internationaux qui devraient être abordés par les chefs d’État et de gouvernement : l’Afghanistan et le Pakistan.

Au moment où le président américain Barack Obama a, dans son discours du Caire du 4 juin, souhaité définir une nouvelle approche des relations avec le monde musulman, quelles pourraient être, monsieur le secrétaire d'État, les voies d’un renforcement de l’action de l’Union européenne dans la région ?

Nous savons que la stratégie internationale, adoptée l’an dernier sur l’initiative notamment de la France, doit s’appuyer sur un volet développement et reconstruction au moins aussi important que l’aspect sécuritaire.

La commission des affaires étrangères et de la défense du Sénat a reçu récemment les ambassadeurs de France en Afghanistan et au Pakistan, ainsi que le représentant spécial de la France, Pierre Lellouche. Ce dernier a dressé le constat sévère d’un manque de coordination et d’efficacité de l’aide internationale, situation dont mon collègue Jean-Louis Carrère et moi-même avons pu nous rendre compte en Afghanistan.

Dans ce contexte, monsieur le secrétaire d'État, que peut-on attendre de l’action de l’Union européenne dans cette région ?

Enfin, la question des relations avec l’Ukraine et la Russie en matière énergétique a été ajoutée in extremis à l’ordre du jour du prochain Conseil européen. Face à la menace d’une nouvelle crise gazière entre la Russie et l’Ukraine, et compte tenu de ses conséquences potentielles sur l’approvisionnement énergétique de l’Union européenne, il me paraît indispensable que les Européens parlent d’une seule voix vis-à-vis de la Russie. C’est de cette manière que l’Europe a pu peser sous la présidence française de l’Union européenne pour mettre un terme à la guerre russo-géorgienne de l’été dernier.

En matière énergétique, contrairement à une idée répandue, les Européens ne sont pas démunis face à la Russie. Si nous dépendons fortement de ce pays pour les livraisons de gaz, celui-ci dépend aussi de l’Europe, qui constitue son principal débouché. Il existe donc une réelle interdépendance. C’est la raison pour laquelle il faut aller vers un partenariat privilégié entre l’Union européenne et la Russie.

À terme, il faudra renforcer notre sécurité énergétique en diversifiant les sources d’approvisionnement.

Monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, comme beaucoup d’entre nous, j’ai la conviction que la politique étrangère et de défense constitue un horizon important pour l’Europe. C’est là que s’exprime la forte attente des citoyens.

L’Union européenne ne parviendra à faire entendre sa voix sur la scène internationale, à être une puissance dans la mondialisation – ce que tout le monde souhaite – que s’il existe une réelle unité entre les Européens. C’est la condition première d’une politique étrangère commune.

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