Intervention de Yannick Vaugrenard

Commission des affaires économiques — Réunion du 19 novembre 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Jean Tirole prix 2014 de la banque de suède en sciences économiques en mémoire d'alfred nobel

Photo de Yannick VaugrenardYannick Vaugrenard :

Merci d'avoir accepté notre invitation et de nous faire profiter de vos recherches.

Au début de votre intervention, vous avez insisté sur la nécessité de réformes d'urgence, et sur le nouveau rôle de l'État - et des États, car nous vivons dans une économie mondialisée où l'État joue le rôle d'arbitre du bien-être économique général.

Vous venez de souligner que nous n'étions pas à l'abri d'attaques spéculatives, qui risqueraient de faire remonter les taux d'intérêt extrêmement bas dont nous bénéficions aujourd'hui.

Cela m'amène à vous poser une question sur le système financier et bancaire international. La crise de 2008 a conduit l'ensemble des États, notamment les États développés, à prendre des décisions importantes à propos des fonds propres des différentes banques mondiales. Pour autant, nous savons aujourd'hui que d'autres systèmes existent, spéculatifs, proches du jeu du hasard, en marge des banques elles-mêmes. Étant donné leurs comportements, leurs objectifs, les risques pris, ils sont manifestement pas au service de l'économie, contrairement à ce qu'on pourrait imaginer.

Selon vous, quel contrôle supplémentaire pourrait-on mettre en place au plan international, pour éviter ces risques extrêmement dangereux, qui pourraient nous conduire à une crise des subprimes encore plus importante que celle qu'on a déjà connue ? Comment faire pour être plus efficace à l'échelle internationale ?

En second lieu, on peut se satisfaire du fait que l'Allemagne a enregistré, au dernier trimestre, un taux de croissance de 0,1 %. Le nôtre était de 0,3 %. Pour autant, si l'Allemagne « dévissait », cela ne risquerait-il pas de nous entraîner dans une spirale infernale sur le plan économique et financier ? L'Allemagne, qui est un pays extrêmement fragile sur le plan de son évolution démographique, n'apparaît-elle pas, selon vous, comme un colosse au pied d'argile sur le plan économique ?

Enfin, nous sommes un des pays où existe le plus fort taux d'épargne, notamment en matière d'assurance-vie. Pensez-vous que nous utilisions suffisamment cette épargne pour la mettre au service d'une relance de la croissance - même modérée ?

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