Intervention de Ranko Krivokapic

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 24 juin 2014 : 1ère réunion
Audition de M. Ranko Krivokapic président de l'assemblée parlementaire de l'osce et du parlement du monténégro

Ranko Krivokapic :

Je vous remercie de cette possibilité qui m'est donnée de m'exprimer devant votre Haute Assemblée et je suis d'autant plus heureux d'être aujourd'hui parmi vous que les relations qu'entretiennent nos deux pays sont anciennes. En 2006, le Monténégro a conquis une nouvelle fois son indépendance. Nos relations avec la France, représentée dès le XIXème siècle par son ambassade dans notre ville royale de Cetinje, sont vieilles de plus de cent ans. L'armée du Monténégro était aux côtés de la France durant la première guerre mondiale, notre pays s'étant rangé aux côtés des Alliés en dépit des instances de l'empire Austro-Hongrois, qui nous invitait à choisir la neutralité. Notre armée sera d'ailleurs présente dans le défilé du 14 juillet sur les Champs-Élysées.

Le Monténégro est un pays ami de la France, un petit pays, certes, mais de toute confiance. Nos liens sont tels que notre dernier roi a suivi ses études à Neuilly. Même du temps de Napoléon, nous ne nous sommes jamais rangés du côté russe. La seule fois où nos armées se sont affrontées, aux bouches de Kotor (Boka Kotorska), le général Marmont écrivit à Napoléon que le Monténégro ne pourrait jamais être conquis tant ses guerriers étaient farouches. Les princes de l'empire ottoman, auquel nous avons résisté quatre siècles durant, ne devaient pas penser autrement. Savez-vous où l'on trouve, en dehors d'Istanbul, le plus grand nombre de leurs drapeaux ? Au Monténégro, ce sont tous ceux que nous leur avons pris dans les batailles. Nous sommes un petit peuple guerrier qui n'a jamais accepté le joug ottoman.

Nous avons connu, comme la France, quatre dynasties, dont la première remonte à 1077, quand le pape nous octroya la couronne. Nous sommes, sur le territoire des Balkans, le pays le plus petit, mais aussi le plus pérenne, et nous sommes très fiers de la vieille amitié qui nous lie à la France.

Je suis heureux que vous mesuriez la complexité des relations entre les Balkans et la Russie, qui a longtemps utilisé la religion orthodoxe pour pousser son influence.

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