J'en viens à mes fonctions de président de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE. Je sais ce que je dois au sénateur Alain Néri et au député Michel Voisin, à l'appui de la délégation française, et ce m'est une responsabilité. Sur la crise ukrainienne, nous avons voulu conjuguer nos efforts avec ceux d'autres organisations, comme le Conseil de l'Europe. Nous avons rencontré, avec Alain Néri, son président et son secrétaire général. Nous sommes également entrés en relation avec le secrétaire général des Nations unies. Et nous avons entrepris de travailler ensemble sur le règlement de la situation en Ukraine. Avec plus de succès, en une occasion, que la diplomatie classique. Après l'annexion de la Crimée, et alors que la Russie se refusait à reconnaître la légitimité du parlement de Kiev, nous avons, grâce à une visite éclair à Kiev et à Moscou, réussi à convaincre la présidente du conseil de la Fédération de Russie, Mme Matvienko et le président de la Douma, M. Narychkine, de nouer le dialogue avec Kiev. Ce fut l'amorce d'une reconnaissance, suivie, le même jour, par la visite du président Poutine. Les deux délégations se sont ainsi rencontrées, et le dialogue s'est engagé. Preuve que la diplomatie parlementaire peut être parfois plus efficace que la diplomatie classique. Nous en sommes très fiers. Nous continuons à travailler au règlement de la crise, et espérons, à Bakou, faire un nouveau pas en avant.
Il est vrai que prévenir de telles crises est au coeur des missions de l'OSCE, mais nous étions mal préparés. Sans doute l'organisation avait-elle un peu dérivé de sa visée originelle, la sécurité et la coopération en Europe. Cette crise nous a rappelé que l'Europe est au coeur de la stabilité internationale. Pour que d'autres crises ne se réveillent pas - je pense à la Géorgie, à l'Arménie - nous avons entrepris de réformer au plus vite notre organisation. L'assemblée parlementaire y travaille.
Pour parvenir à la libération des observateurs de l'OSCE pris en otage, nous nous sommes appuyés sur le délégué russe qui a proposé son intermédiation. Au sein du Parlement, nous essayons d'engager des coopérations des deux côtés. La situation en Ukraine est complexe, les problèmes internes s'y combinent à des instabilités importées. Il est essentiel de travailler à la stabilité de ce grand pays, aux frontières de l'Union européenne, sauf à risquer de voir se propager les secousses.