Je préfère, sur ce point, attendre les mois qui viennent. Je pense que si Poutine a agi ainsi en Crimée, c'est par peur du basculement de Kiev : il n'a pas voulu courir le risque que l'Ukraine échappe à l'orbite de Moscou. Mais de la sorte, M. Poutine a peut-être accéléré un mouvement. Dans le sillage de l'affaire de Crimée, l'intérêt des Européens et des Américains pour l'avenir de l'Ukraine s'est largement accru. Mais si l'intérêt rationnel de M. Poutine n'est pas de conduire une intervention militaire en Ukraine au-delà de la Crimée, il a créé un tel état d'esprit au sein de l'opinion russe, qui risque de réduire ses marges de manoeuvre.
Ce que l'on peut analyser comme une crise localisée dans l'espace et dans le temps présente dès lors un risque d'extension au-delà de la Crimée, voire de l'Ukraine, avec les autres conflits gelés, à la Transnistrie, à l'Abkhazie ou à l'Ossétie du sud. Par une série d'enchainements, la relation avec la Russie, tant que M. Poutine est au pouvoir, ne reviendra pas à ce qu'elle était auparavant.
Ce que l'on fait ou ne fait pas maintenant, notamment en termes de signaux et en termes d'unité européenne, prend toute son importance pour les années qui viennent.
La réunion est levée à 15 heures 47