Intervention de Marie-Christine Blandin

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 11 février 2015 : 1ère réunion
Audition de M. éric Peres auteur du rapport sur « les données numériques : un enjeu d'éducation et de citoyenneté » fait au nom de la section de l'éducation de la culture et de la communication du conseil économique social et environnemental cese

Photo de Marie-Christine BlandinMarie-Christine Blandin :

Je reviens sur la formation des enseignants. Nous les avons entendus insister sur l'aptitude à l'éducation, à la coopération, à la co-production du savoir, à l'échange. Il est non seulement nécessaire que dans les collèges le matériel soit adapté, mais qu'il ne se limite pas à la consultation d'encyclopédies en ligne. Les enseignants doivent être formés à développer la capacité à penser et rédiger par soi-même et veiller à éviter les copiés-collés à partir d'Internet. Un laboratoire de sciences de l'éducation de l'université de Lille développe des programmes de recherche pour affiner cette question.

Il en va de même pour la formation continue. S'il est très satisfaisant d'avoir de nouveaux enseignants compétents, ne laissons pas dans l'ignorance les enseignants plus anciens.

En ce qui concerne la sécurité des données et la violation de l'intimité, peu de personnes s'attachent à lire dans leur intégralité les règles de Facebook, plus volumineuses que la Constitution américaine, et, par conséquent, rares sont celles qui prennent garde de cocher ou décocher les options qui autorisent certains à s'emparer de leurs données personnelles. C'est ainsi que des photos d'enfants de moins de deux ans se retrouvent en première page des magazines ou sont utilisées pour des publicités. Aucun recours n'est possible dans ce cas. Trouvez-vous normal que les pouvoirs publics comme les ministères se placent sur Facebook au même rang que n'importe quel vendeur et qu'il faille passer par cet opérateur pour obtenir leurs données ?

Cela étant, aux États-Unis, récupérer anonymement des informations personnelles liées à la santé auprès des mutuelles a évité des scandales tels que celui du Mediator en France. Notre Sécurité sociale refuse la divulgation des données, nominativement ou massivement anonymisées, prétextant notamment un risque de récupération par les groupes de l'industrie pharmaceutique. Pouvez-vous nous garantir que la Sécurité sociale consentira à communiquer ses données de santé massives sans risque de violation des droits du malade ?

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