Je suis toujours étonnée de constater que les rapports du Sénat, pourtant de très grande qualité, ne sont malheureusement que peu suivis d'effets.
Je prendrai l'exemple des risques psychosociaux, qui ont fait l'objet d'un rapport sénatorial auquel j'ai participé et que le CESE aborde également dans le cadre de son étude. Les préconisations que nous avions formulées étaient très simples à mettre en oeuvre. Or rien n'a été fait. Pourquoi ? Parce que cela met en jeu des intérêts contradictoires. Dès lors que vous voulez que soit mieux prise en compte la santé des salariés, vous vous trouvez confronté à la résistance, voire au refus des entreprises. Là est la difficulté.
De même, certaines des préconisations formulées par notre collègue Yannick Vaugrenard dans le cadre de son rapport sur la pauvreté sont très faciles à appliquer dès lors que l'on veut s'en donner les moyens. Après, la question est politique.
Je trouve judicieuse la proposition d'auditionner des économistes. La commission des affaires sociales, quand j'en étais la présidente, a reçu Thomas Piketty. L'audition, pour intéressante qu'elle fût, s'est déroulée dans des conditions difficiles : l'ambiance était tendue ! Il a fallu que j'y mette un peu d'ordre car les propos de Thomas Piketty n'ont pas plu à tout le monde.
Monsieur Bailly, nous avons déjà eu l'occasion de nous rencontrer. Sur le travail du dimanche, le rapport que vous aviez rendu, finalement, ne me convenait pas si mal. Mais je ne peux pas laisser passer ce que vous disiez à propos de La Poste en réponse à M. Collombat. Non, rien ne prouve qu'une démarche prospective entreprise à l'époque aurait abouti au scénario vécu. Sinon, cela voudrait dire qu'il est possible, bon an mal an, de « diriger » les études prospectives pour arriver aux résultats souhaités, auquel cas ce serait véritablement inquiétant.