Intervention de Dominique Gillot

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 25 juin 2014 : 1ère réunion
La situation et la réforme universitaire aux antilles et en guyane — Audition de Mme Geneviève Fioraso secrétaire d'état à l'enseignement supérieur et à la recherche

Photo de Dominique GillotDominique Gillot :

Madame la Ministre, j'ai été très heureuse de vous entendre vous exprimer sur un sujet qui nous a beaucoup mobilisés et continue de nous mobiliser. Comme chacun, j'ai eu connaissance des dysfonctionnements de l'université des Antilles et de la Guyane lors des mouvements sociaux qui se sont déroulés en Guyane à l'automne. Notre mission a eu à coeur de comprendre comment des dysfonctionnements aussi graves avaient pu perdurer aussi longtemps dans un département français. Je partage votre approche faisant primer l'intérêt général sur les pressions conjoncturelles tenant aux luttes d'influence.

Il n'existe pas un droit applicable à la métropole et un autre aux outre-mer. La jeunesse des outre-mer dispose des mêmes droits que la jeunesse métropolitaine. De plus, ces territoires présentent de véritables atouts qui doivent être valorisés pour leur plus grand bénéfice mais aussi au bénéfice de l'ensemble de la Nation.

Cependant, nous souhaiterions comprendre la position du ministère sur l'affaire CEREGMIA, qui empoisonne la vie de l'université des Antilles-Guyane depuis plus de dix ans. Le premier rapport de la Cour des comptes sur la gestion des années 1999-2003 avait déjà révélé des dysfonctionnements ; comment se fait-il que les services préfectoraux et rectoraux n'aient pas, dès alors, exercé leurs responsabilités de contrôle de l'activité de ce laboratoire ? Cela aurait permis d'éviter l'escalade dans les dysfonctionnements et de préserver la démocratie universitaire.

Par ailleurs, avez-vous échangé avec la ministre de la Justice sur les événements graves contenus dans le rapport d'enquête administrative ? Une plainte a-t-elle été déposée au nom du ministère ? C'est important pour que l'enquête aille à son terme.

Notre rapport plaide certes pour un schéma universitaire adossé aux projets de développement des territoires. Pour autant, l'autonomie des universités doit être respectée afin d'assurer un fonctionnement apaisé. Or, nous constatons que les différentes autorités régionales sont très présentes dans le débat actuel. Ne sommes-nous pas en face d'un risque de confusion : qui a la responsabilité de définir la nouvelle organisation de l'université ?

Enfin, la présidence de l'UAG nous a fait savoir que 16 personnes souhaitaient exercer leur droit d'option. Selon vos propos, elles seraient au nombre de 10. J'imagine que le droit d'option est garanti pour l'ensemble.

L'université de Guyane étant assez mal dotée en postes de professeurs d'université, il est important de lui garantir l'attribution de postes afin d'asseoir l'architecture de cette nouvelle entité. Le ministère prévoit-il de développer une stratégie pour attirer des professeurs ? Il faut aussi veiller à une répartition équitable des moyens entre les deux pôles antillais.

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