Intervention de Serge Larcher

Délégation sénatoriale à l'Outre-mer — Réunion du 25 juin 2014 : 1ère réunion
Audition de Mme George Pau-langevin ministre des outre-mer

Photo de Serge LarcherSerge Larcher, président :

La mission sénatoriale a produit un rapport en 2009 comportant une centaine de propositions. L'une d'entre elles concernait les évaluations des politiques publiques. Nous ne mesurons pas la pertinence de nos politiques publiques sur le terrain. De plus, ces politiques peuvent se trouver modifiées sur la seule base d'une approche budgétaire.

Je n'ai pas l'impression que des améliorations aient pu être constatées quant au taux de sucre dans les aliments et aux dates de péremption. Si des mesures d'affichage ont été prises, il me semble que les sorbets, jus et yaourts sont toujours aussi sucrés dans les outre-mer. Par ailleurs, on a beaucoup parlé des dates limite de consommation. On s'est aperçu que les produits considérés comme périmés en France étaient toujours consommables aux Antilles. Je ne suis pas sûr que des contrôles suffisants soient effectués.

Je voudrais par ailleurs évoquer le problème des petites retraites, des personnes qui, n'ayant pas été déclarées pendant toute leur activité, ne perçoivent que le revenu de solidarité active. Les retraites sont payées le 15 du mois, ce qui induit un grand nombre de loyers impayés. Ces retraites devraient être versées en début de mois afin de résoudre ce problème.

Nous constatons un écart important entre le taux de mortalité infantile dans l'hexagone et aux Antilles, ainsi qu'une dégradation de ce taux dans presque tous les territoires d'outre-mer.

Je souhaite également être rassuré sur la fiscalité du rhum.

Je voudrais enfin évoquer les produits locaux. En 2010, l'Europe a passé des accords commerciaux avec les pays andins, qui ont ensuite été élargis à l'ensemble de l'Amérique latine. Les marchés ultramarins locaux n'ont pas été exclus de ces accords. C'est pourquoi les pays frontaliers des Antilles, le Costa Rica ou le Venezuela, exportent dans les territoires d'outre-mer des produits locaux à bas prix. L'affichage dans les supermarchés « Produits locaux » induit en erreur les consommateurs puisque ces produits sont régionaux et non locaux. Nous sommes attaqués sur nos produits d'exportation mais également sur notre production vivrière et légumière. Nos agriculteurs ont fait récemment une opération « molokoï », expression antillaise que l'on pourrait traduire par « escargot » même s'il s'agit en réalité d'une tortue de terre, pour protester contre cette concurrence déloyale.

Le tourisme est en grande difficulté aux Antilles. Une véritable réflexion est nécessaire dans ce domaine. Les établissements ont vieilli et sont vendus aux tour-opérateurs à bas coût. Les dettes des entreprises touristiques augmentent, ce qui les exclut des aides d'État, des aides européennes ou des dispositifs de défiscalisation.

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