Je voudrais revenir sur la dimension européenne, que vous avez abordée. Tout le monde est bien conscient que le Livre blanc et la loi de programmation vont sans doute donner lieu à une contraction sans précédent des crédits de défense. L'Europe toute entière est confrontée à des choix essentiels. Vous avez parlé du partenariat avec l'Allemagne - la relation franco-allemande était jusqu'alors le fondement de la construction européenne - j'ai été marqué récemment par deux rencontres dont l'une au Bundestag avec des Parlementaires et des experts allemands, qui m'ont permis de toucher du doigt les différences fondamentales entre nos deux défenses, nos analyses respectives, concernant le rôle de la défense nationale, et singulièrement le rôle de l'OTAN, notre action au sein de l'ONU et la conception même de nos forces armées et du rôle de nos Parlements...
Par rapport à 2008, ne sommes nous pas en train de manquer une occasion de replacer la défense européenne, où des initiatives fortes doivent être prises, au coeur de notre réflexion ? La relation avec notre principal partenaire est quasiment au point mort. Certes nous avons fait ensemble l'A400M et le programme d'hélicoptères, certes nous continuons les contacts au plus haut niveau puisque nous tiendrons lundi 10 décembre prochain une réunion avec nos homologues du Bundestag, mais nous sommes en train de rater, plus fondamentalement, l'occasion de déplacer le centre de gravité du Livre blanc vers une dimension plus européenne.