Je commencerai par les observations sur la ruralité formulées par M. Bailly. Le fait que, statistiquement, la proportion d'urbains ne cesse d'augmenter n'implique pas que, dans l'absolu, le nombre d'habitants dans les zones rurales diminue. C'est même le contraire qui est constaté, puisque la population française augmente. Paris et le désert français, pour reprendre le titre d'un ouvrage de Jean-François Gravier paru dans l'immédiat après-guerre, c'est une situation que nous n'avons au fond jamais connue. Il y eut, certes, à la fin des années soixante-dix, un véritable exode rural, fort et massif, mais de courte durée. Depuis lors, les zones rurales récupèrent de la population, même si quelques départements en perdent. Il s'agit soit d'une rurbanisation, soit de migrations alternées de la part d'urbains partis vivre à la campagne. En tout état de cause, le rural n'a pas perdu de population.