Intervention de Albéric de Montgolfier

Réunion du 4 mars 2015 à 14h30
Débat sur les concessions autoroutières

Photo de Albéric de MontgolfierAlbéric de Montgolfier :

Le risque est qu’il n’y ait plus aucun investissement routier et autoroutier en France. À cet égard, on peut regretter l’abandon de l’adossement, qui a permis par le passé le financement de projets non rentables par des projets rentables.

Il existe cependant d’autres pistes, comme un plan de relance autoroutier reposant sur l’allongement de la durée des concessions. Cette piste avait été explorée dans le cadre du plan de relance ; elle mériterait de l’être à nouveau, avec des ambitions plus importantes. Un véritable plan de relance autoroutier pourrait apporter une solution à un problème insoluble : l’état du réseau autoroutier non concédé en région parisienne.

Monsieur le ministre, nos autoroutes sont en relativement bon état – tous les intervenants l’ont souligné –, mais notre réseau est sous-calibré et mal entretenu. Examinez l’état du réseau à la sortie de l’A10 ou de l’A11 vers la nationale 118, ou le goulot d’étranglement à Massy-Palaiseau. Observez le débouché de l’A3 ou de l’A1 en Île-de-France. Nos autoroutes ne sont pas dignes de notre pays. En particulier, la desserte des aéroports parisiens est indigne.

Le problème est insoluble en termes budgétaires. Chaque année, ce sont des millions d’heures de travail qui sont perdues dans les embouteillages, ce sont des millions de tonnes de CO2 qui sont rejetées inutilement. La seule solution réside sans doute dans un véritable plan de relance autoroutier, qui pourrait porter sur des parties non concernées par l’allongement de la durée des concessions.

C’est un peu l’invitation que nous lance le plan Juncker, dont on discute beaucoup en ce moment. Nous nous sommes, la présidente de la commission des finances et moi-même, rendus à Berlin hier et à Bruxelles la semaine dernière. On nous a expliqué que le plan Juncker reposait non pas sur des investissements des États, ni sur le budget de la Commission européenne, mais, au mieux, sur un mécanisme de garantie et de participation de la Banque européenne d’investissement, et, surtout, sur des investissements privés, au travers du fameux coefficient multiplicateur de 15.

Je vois là une invitation à travailler à nouveau sur les concessions autoroutières. En France, l’association du public et du privé pour réaliser des investissements dans les infrastructures porte un nom : la concession. Il faut, dans le cadre du plan Juncker ou, du moins, d’un plan de relance des concessions, redonner toute leur place aux concessions autoroutières, afin d’achever, enfin, un certain nombre de programmes dont notre pays a besoin, car ils amélioreraient sa compétitivité.

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