Sur le sujet des concessions autoroutières, qui font l’actualité, efforçons-nous de sortir du débat politicien dans lequel nous sommes engagés depuis des mois et qui a trouvé son origine avec le dossier de l’écotaxe et d’Ecomouv’. Soyons enfin pragmatiques.
L’affaire de l’écotaxe a été très dommageable pour beaucoup. Je pense aux contribuables, qui devront finalement compenser les 820 millions d’euros de la rupture du contrat avec Ecomouv’, mais aussi le milliard net d’euros de recettes attendus chaque année. Je pense également aux collectivités, qui attendaient des recettes. Dans le cas de mon département, il s’agit de neuf millions d’euros perdus par an, sans même prendre en compte l’usure importante des routes due aux poids lourds et l’impact sur la pollution.
Je n’oublie pas l’image qui a été portée à la qualité de la parole de l’État. Finalement, la fin de l’écotaxe est due à un 49-3 ! Après de multiples contrôles, réalisés entre autres par le Parlement, il n’a été relevé aucune anomalie dans le partenariat public-privé. Pourtant, celui-ci a été remis en cause.
Néanmoins, j’en reviens au débat d’aujourd’hui, qui est très lié au sujet que je viens d’évoquer. Le problème qui se pose à nous est le suivant : choisissons-nous comme priorité la politique politicienne consistant à remettre en cause les concessions ou encore à polémiquer à la suite de récentes annonces sur la fin de ces dernières ? Allons-nous polémiquer sur la renationalisation des autoroutes et suivre ces propositions qui fleurissent et qui sont fondées sur des éléments financiers pour le moins irréalistes ? J’aborderai ce sujet financier dans quelques instants.
Il semblerait que la reprise par l’État des concessions coûterait près de quarante milliards d’euros. M. Bertrand a évoqué la question, mais je pense que notre collègue Montgolfier y a largement répondu. En effet, qui payera ? Est-ce que cela conduirait à la gratuité ou à une augmentation des tarifs ? N’oublions pas que les sociétés d’autoroutes exercent leur activité dans un système totalement administré par le biais de la concession et du contrat.
Une autre solution serait de faire le choix d’une analyse économique. Pouvons-nous cesser de perdre notre temps à poser de faux problèmes qui bloquent l’économie dans une période où le chômage explose ?
Monsieur le ministre, il nous faut impérativement mener à terme, c’est-à-dire dans les dix jours, soit avant les élections départementales, les négociations du protocole d’accord en cours avec les sociétés d’autoroutes. Au-delà de ce délai, nous sommes repartis pour des mois de négociations et risquons d’aller à un échec.