Intervention de Emmanuel Macron

Réunion du 4 mars 2015 à 14h30
Débat sur les concessions autoroutières

Emmanuel Macron, ministre :

Car, une fois les contrats résiliés, il y a deux possibilités : soit on les repasse dans de meilleures conditions, soit on renationalise. Renationaliser suppose d’aller au bout de la démarche : on a indemnisé et on paiera les frais à venir. Là, les chiffrages excèdent en effet 40 milliards d’euros.

Si l’on décide de repasser des contrats dans un autre cadre, le contexte serait forcément différent de celui d’aujourd'hui. Quand on regarde les sociétés concessionnaires d’autoroutes, on retrouve l’essentiel des acteurs français. Alors soit l’on considère que ces sociétés accepteront, demain, après avoir été indemnisées par le contribuable, de repasser des contrats moins favorables, soit l’on fait le pari que l’on trouvera d’autres concessionnaires. §dans ce dernier cas, pour avoir le souvenir cuisant de la réaction de nos concitoyens quand ledit concessionnaire n’est pas français, mais chinois – je pense à des sociétés de gestion d’aéroport dont les équilibres financiers n’ont rien à voir avec ceux des sociétés autoroutières, et j’aurai l’occasion de développer ce distinguo –, croyez-moi, la tâche ne sera pas facile.

Je pense que nous aurons ce débat, mais j’y insiste : aujourd'hui, nous avons l’intégralité des acteurs français de la concession et un acteur espagnol. Qui, demain, passera ces contrats de concession avec nous ? Des Chinois ? Des Indiens ? Des Britanniques ? Ce ne sera pas plus aisé, et ils n’accepteront pas des conditions forcément plus désavantageuses que les concessionnaires d’autoroutes actuels.

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