Intervention de Éric Carrière

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 4 mars 2015 à 10h00
Audition de M. Jean-Pierre Karaquillo professeur agrégé des facultés de droit co-fondateur du centre de droit et d'économie du sport auteur du rapport sur les statuts des sportifs accompagné de Mme Astrid Guyart sportive de haut niveau et M. éric Carrière ancien joueur de football professionnel membres du comité de pilotage de la mission « statuts des sportifs »

Éric Carrière, ancien joueur de football professionnel, membre du comité de pilotage de la mission « statuts des sportifs » :

Je suis un ancien footballeur professionnel qui n'exerce plus depuis quatre ans. Après avoir joué en amateur, au moment même où j'envisageais de devenir professeur de mathématiques, à vingt-deux ans j'ai intégré le milieu professionnel du football. Dans cette carrière où l'on gagne beaucoup d'argent, j'ai progressé mais me suis retrouvé en décalage avec des comportements que je me suis efforcé d'analyser. Les jeunes qui intègrent ce milieu vers quatorze ou quinze ans se retrouvent dans une bulle et, outre le football bien entendu, ne pensent plus qu'à gagner de l'argent. Ils se retrouvent déconnectés de la vie réelle. Le seul moyen de les reconnecter est de leur faire suivre une formation avant la fin de leur carrière - une formation d'entraîneur, par exemple - en instaurant une collaboration avec des partenaires tels que les sponsors des clubs sportifs, à l'instar des stages en entreprise imposés par l'éducation nationale. C'est une erreur de n'avoir imposé aucune contrainte en ce domaine aux clubs dont le seul objectif est de former des joueurs performants. Or, non seulement certaines contraintes n'empêchent pas la performance, mais elles permettent aux joueurs de rester connectés au monde du travail. Dans leur bulle, les jeunes ne pensent pas à leur reconversion et, parfois, à la fin de leur carrière, des joueurs professionnels qui auraient les capacités intellectuelles nécessaires pour rebondir restent deux ans à percevoir des allocations chômage avant d'envisager leur avenir.

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