Il y a toujours une part de vrai dans la réputation d'un sport et, pour aimer le football, je sais aussi qu'il occasionne des mauvais comportements. Pourquoi le football ? Tout simplement parce que c'est le sport le plus populaire au monde - il est le plus accessible, le plus simple à pratiquer - et celui qui brasse le plus d'argent. L'argent fait rêver et établit un rapport de force qui écarte du comportement citoyen ; c'est aujourd'hui une évidence. Notre rôle consiste à promouvoir les comportements citoyens, l'éducation citoyenne dans le sport. Et il y a du travail dans la plupart des sports, bien au-delà du football. On oppose souvent le foot et le rugby, en mettant en avant les règles de discipline bien plus strictes au rugby, un plus grand respect de la hiérarchie et de l'arbitrage ; c'était vrai avant que l'argent ne prenne de l'importance dans ce sport, mais les choses changent rapidement. On a vu des joueurs critiquer leur entraîneur lors d'une compétition internationale, ce qui était inimaginable il y a quelques années encore.
Le Paris-Saint-Germain a instauré une « prime au bon comportement » qui a fait grand bruit ; nous sommes très favorables à ce type de mesures. À titre personnel, je propose même d'aller plus loin, avec, par exemple, la suspension d'entraîneurs en cas de faute caractérisée - on me dit que ce serait illégal - mais je crois qu'on ne peut tolérer qu'un entraîneur insulte l'opinion et la presse, comme on l'a encore vu en Ligue des champions...
Les clubs ont-ils un rôle particulier à jouer ? Je le crois tout à fait et nos propositions vont dans ce sens, en particulier pour contrôler l'effectivité de la formation à la citoyenneté ; son défaut serait sanctionné par un retrait d'agrément.