Intervention de Christian Cambon

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 4 mars 2015 à 9h45
Audition de M. Staffan de Mistura envoyé spécial du secrétaire général des nations unies pour la syrie

Photo de Christian CambonChristian Cambon, président :

Mes chers collègues, nous avons l'honneur d'accueillir M. Staffan de Mistura, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Syrie depuis juillet 2014.

Monsieur de Mistura, je rappelle que vous avez été successivement le représentant du secrétaire général des Nations unies en Irak, puis en Afghanistan ; vous avez également été vice-ministre des affaires étrangères d'Italie. Vous avez participé aux travaux de nombreuses agences des Nations unies, vous avez été envoyé sur de nombreuses zones de conflits et vous avez conduit un certain nombre d'opérations d'assistance humanitaire, de distribution alimentaire, des campagnes de vaccination au Soudan, en Éthiopie, en Albanie, en Afghanistan, en Irak, en Bosnie, et en Somalie.

Autant dire que votre expérience est passionnante. Vous avez aussi exercé d'importantes fonctions de représentation politique et humanitaire au Liban et en Irak, ainsi que les fonctions de directeur exécutif adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM).

Bien évidemment, c'est à propos de la Syrie que nous souhaitons vous entendre.

Cette rencontre intervient alors que vous avez présenté, Monsieur de Mistura, un rapport sur votre mission, le 17 février dernier, au Conseil de sécurité des Nations unies. Vous avez proposé un cessez-le-feu localisé à Alep - ville coupée en deux, depuis juillet 2012, entre les quartiers que tient le régime, à l'ouest, et les secteurs rebelles, à l'est -, afin de permettre l'entrée de l'aide humanitaire. Les médias français ont, récemment encore, présenté des images dramatiques de la situation de cette ville, que tous ceux qui ont eu l'occasion de la découvrir ont tant appréciée. C'est une grande tristesse de constater son état actuel.

Le régime de Bachar el-Assad se disait disposé à suspendre ses raids aériens et ses tirs d'artillerie pendant six semaines, même si le lancement d'une nouvelle offensive de sa part, à Alep même, affaiblissait sa crédibilité.

En tout état de cause, l'opposition syrienne a rejeté votre proposition, dimanche dernier, en refusant de vous rencontrer sur une autre base que la proposition d'une solution globale qui passe, selon elle, par le départ de Bachar el-Assad et de son état-major.

Aujourd'hui, les forces du régime avancent au sud et les Kurdes au nord. La perspective d'un règlement politique semble donc encore fort lointaine... Mais vous allez nous en dire davantage.

Quelle est votre analyse de la situation syrienne et des perspectives de reprise d'un dialogue avec les parties prenantes, notamment l'opposition, en vue d'un règlement de la crise ?

Peut-être pourrez-vous expliciter un propos qui vous a été attribué, à l'issue de la conférence de Vienne, où il semble que vous ayez déclaré que Bachar el-Assad « faisait partie de la solution » ? Vous le savez, ce n'est pas la position défendue par le Gouvernement français.

Mes collègues ne manqueront pas de vous poser un certain nombre de questions. L'affluence que vous pouvez constater aujourd'hui démontre l'intérêt que nous portons à votre venue, dont je vous remercie.

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