Après les quelques mots que je vous en avais dit juste avant l'audition de M. Laurent Fabius le 17 février dernier, voici un compte rendu de la dernière réunion de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN.
Traditionnellement, la commission de la défense et de la sécurité, celle de l'économie et de la sécurité et la commission politique se réunissent à Bruxelles au mois de février. Le programme était assez riche avec la présence de hautes personnalités, parmi lesquelles M. Michael Turner, le nouveau président, américain, de l'Assemblée parlementaire de l'OTAN - qui n'a toutefois pris la parole que brièvement.
Monsieur Didier Reynders n'a pas mis l'accent sur les accords de Minsk 2, qui venaient d'être arrachés par François Hollande et Angela Merkel. Pour fragiles qu'ils aient pu apparaître au premier abord, ces accords ont eu des conséquences positives. L'attitude du représentant allemand, M. Karl Lamers, m'a semblée en retrait par rapport à la politique de Mme Merkel sur la Russie.
Le secrétaire général adjoint de l'OTAN à la division des affaires politiques a présenté l'agenda politique de l'OTAN, qui prévoit essentiellement l'application des mesures décidées lors du sommet du pays de Galles. Le général Philip Breedlove, commandant suprême des forces alliées en Europe, nous a fait un exposé sur la guerre hybride, concept qui a toujours existé, mais qui est revenu sur le devant de la scène. Mme Cecilia Malmström, commissaire européenne au commerce, a également prononcé une allocution.
Les tensions entre l'Ukraine et la Russie ont parcouru nos débats de manière transversale - même si cette réunion a eu lieu le week-end où a été commis l'attentat à Copenhague. L'incrédulité régnait sur la possibilité de mettre en oeuvre les accords : beaucoup doutaient de la bonne volonté de la Russie. D'assez nombreux parlementaires, et notamment ceux de l'Est, ont interrogé de manière insistante diverses autorités de l'OTAN sur la portée de l'article 5 : comment serait-il interprété dans le cas d'une guerre hybride ? Trois ambassadeurs se sont exprimés sur ce sujet : l'Américain, le Letton et le Français, M. Mattéi, qui a été unanimement jugé excellent.