Merci, monsieur le conseiller. J'ai lu avec intérêt le rapport du groupe de travail dont vous avez dirigé les travaux. Je l'ai même lu avec plaisir, ce plaisir que l'on ressent à la lecture d'un rapport dont les constats entrent en résonance avec ses propres opinions. Il s'agit là d'un excellent rapport. Je regrette seulement que vous vous soyez tenus aux limites fixées, j'estime que quelques éléments auraient pu être explicités.
Mes questions porteront d'abord sur le modèle économique. Puisque le Gouvernement a souhaité mettre fin, à l'horizon 2017, au versement de la dotation budgétaire à France Télévisions, dotation qui s'élève à 160 millions d'euros, peut-on encore réduire les dépenses du groupe ou faut-il alors étudier une compensation en termes de recettes ? Deuxièmement, vous prônez un élargissement de l'assiette de la contribution à l'audiovisuel public. C'est une idée souvent évoquée mais jusqu'à présent rien n'a été fait. Nous sommes persuadés qu'une décision doit être prise en 2015. Qu'entendez-vous par un élargissement de l'assiette ? Ciblez-vous les écrans autres que les téléviseurs ? Je rappelle que les Français possèdent en moyenne 6,4 écrans, mais il serait très difficile de contrôler leur prise en compte dans le calcul de la contribution. Que pensez-vous d'une redevance par foyer, à l'instar de ce qui existe en Allemagne, qui postulerait que tout foyer a accès à la télévision publique ?
Quel type de synergies entre les différents groupes de l'audiovisuel public appelez-vous de vos voeux ? Vous avez cité des exemples à l'étranger où une seule société a autorité sur l'ensemble des médias télévisés, radio et audiovisuel extérieur. Dans un pays où la culture individuelle de chaque société est forte, quel type de coopération technologique pouvez-vous nous suggérer ?
Votre rapport insiste sur l'évolution technologique à laquelle doit faire face France Télévisions. Pensez-vous que France Télévisions pourrait créer un service de vidéo à la demande (SVOD), comme cela existe sur d'autres chaînes, notamment au Canada, et quel devrait être son modèle économique ?
Dans le domaine de la coproduction, une grande part des ressources propres de certaines sociétés audiovisuelles étrangères, comme en Grande-Bretagne, sont liées à la commercialisation de leurs droits, ce que France Télévisions n'est pas autorisée à faire aujourd'hui. Nous attendons les décrets qui apporteraient une certaine souplesse dans la détention des parts de coproduction des chaînes audiovisuelles. Mais jusqu'où faut-il aller dans ce domaine ? Quelles ressources cela pourrait-il permettre de dégager pour France Télévisions ? Je n'évoquerai pas la publicité dont le président de France Télévisions souhaite élargir la place à l'antenne. Je suis plus proche de la décision du Gouvernement. Je suis circonspect sur la publicité à la télévision publique.