Vous me permettrez de vous adresser une réponse construite. Vous estimez que les crédits que nous entendons consacrer à la réinsertion sont insuffisants, mais vous ne prenez en compte que ceux de mon ministère. J'ai mandaté la Miprof (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences et la lutte contre la traite des êtres humains) pour faire le compte de l'effort que nous y consacrons. Il est, au total, de 9 millions d'euros et Najat Vallaud-Belkacem, qui m'a précédée dans ces fonctions, avait annoncé une montée en charge jusqu'à 20 millions. Si nous voulons abonder le fonds de réinsertion, il faut voter cette proposition de loi. Nous avons entamé le travail. Avec les 2,4 millions de mon ministère, j'ai subventionné de nombreuses associations, que je suis allée rencontrer, sur le terrain, pour tenter de remédier à leurs difficultés.
Vous me dites que l'on va mettre en difficulté des femmes démunies, qui se prostituent sous le statut d'auto-entrepreneur pour survivre. Mais comment admettre, sachant les dégâts physiques et psychiques que provoque la prostitution, que le moyen d'échapper au chômage puisse être celui-là ? Je ne saurais accepter que des femmes soient contraintes à se détruire pour sortir de leurs difficultés financières.
Le rapport suédois que vous évoquez est un rapport régional. Celui du Gouvernement, dont je ne saurais mettre en cause la parole, sans prétendre que la loi a levé toutes les difficultés, relève que la prostitution a reculé de 50 %.