Intervention de Dominique Gillot

Réunion du 24 mars 2015 à 9h30
Questions orales — Prélèvement sur les fonds de roulement des universités

Photo de Dominique GillotDominique Gillot :

Madame la ministre, il est vrai que cette question a été transmise à Mme la ministre de l’éducation nationale, mais je vous remercie de suppléer votre collègue.

À ce jour, les universités n’ont pas reçu la notification ministérielle 2015 de leurs subventions pour charges de service public. Dans l’attente, elles se sont vu attribuer, en janvier dernier, un premier versement de leur dotation 2015 correspondant à 25 % de celle de 2014.

Parallèlement, le ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche a demandé à l’Inspection générale des finances et à sa propre administration de produire un rapport relatif aux fonds de roulement des universités et des écoles.

Alors que ce rapport n’est pas rendu public, certains médias, y ayant eu accès, en ont publié des extraits qui font circuler des hypothèses et nourrissent des inquiétudes.

Selon les conclusions tirées par les inspections de l’analyse des fonds de roulement de neuf universités, 25 % à 35 % de ces fonds seraient mobilisables sans dommage pour la vie de ces établissements. Cette liberté d’emploi pourrait s’élever à un montant total de 1, 3 milliard d’euros pour toutes les universités, selon le projet annuel de performances annexé à la loi de finances pour 2015.

Assumant la nécessaire contribution des opérateurs au redressement des comptes publics, en réponse aux légitimes questions des présidents d’établissement, le cabinet de Geneviève Fioraso avait indiqué que les arbitrages relatifs aux dotations des établissements de l’enseignement supérieur et de la recherche seraient pris au regard des résultats du rapport des inspections.

Faut-il comprendre, à la fin du mois de mars, que le Gouvernement envisage une mobilisation de ces fonds ?

Dans ce cas, il semblerait que 10 % des établissements d’enseignement supérieur sous tutelle du ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche puissent être impactés, pour un objectif total de prélèvement de 100 millions d’euros. Cela ne manque pas d’inquiéter des équipes de gouvernance aux prises avec la maîtrise progressive de leurs fonctions support et la mise en œuvre d’indicateurs de contrôle budgétaire utiles à une gestion budgétaire responsable.

Ce ne serait, cependant, pas choquant. Dans ce cas, je préconiserais de ne pas impacter de manière linéaire tous les établissements, mais de définir une stratégie qui permettrait dans un même mouvement de reprendre sur les fonds de roulement inertes non affectables et d’augmenter les dotations pour charges de service public d’établissements présentant de réelles difficultés, en contrepartie d’un engagement de meilleure gestion. Je pense qu’une telle disposition pourrait recevoir l’agrément des acteurs concernés, conscients de leurs obligations et désireux d’exercer leurs responsabilités en pleine compétence et en toute transparence.

Madame la ministre, pouvez-vous nous éclairer sur les choix qui se préparent afin de mobiliser utilement, efficacement et équitablement les fonds de roulement libres d’emplois appelés à contribuer au projet annuel de performance pour 2015 ? Dans quels délais les services du ministère pourront-ils fournir aux établissements leurs notifications ?

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