Intervention de Yves Pozzo di Borgo

Réunion du 25 mars 2015 à 16h15
Débat sur l'influence de la france à l'étranger

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

La commission des affaires européennes a rencontré hier M. Alain Le Roy, qui a remplacé M. Pierre Vimont au poste de secrétaire général exécutif du Service européen pour l’action extérieure, ainsi que notre ambassadeur auprès de l’Union européenne, et ils nous ont raconté le déroulement de la dernière réunion du Conseil européen.

Je voudrais vous féliciter, parce que, manifestement, l’Europe était très divisée sur l’attitude à adopter dans cette crise.

Songez tout de même que, lors des accords de Minsk améliorés – les accords de Minsk 2, comme les appelle, à tort, je pense, Mme Merkel –, Donald Tusk, qui a pourtant été nommé président du Conseil européen, n’a apporté qu’un soutien prudent aux initiatives de Mme Merkel et de M. Hollande, ce qui, étant donné la fonction qu’il occupe, est quand même un peu fort !

Ainsi, M. Tusk, après être parti voir le président Obama, est revenu en Europe avec comme mot d’ordre de poursuivre les sanctions. Et, au Conseil européen, on l’a vu arriver avec les représentants suédois et baltes, et, fort du soutien direct des Britanniques, il pressait les États membres à maintenir les sanctions. À l’entendre, c’est presque s’il ne fallait pas faire un nouveau Vietnam en Ukraine !

La France et l’Allemagne ont alors habilement réussi à atténuer les sanctions et à reporter la décision finale en la matière au dénouement, que l’on espère positif, des accords de Minsk améliorés.

Je le répète, je crois que, dans cette affaire, la France a joué un très grand rôle, et il faut s’en féliciter. La diplomatie française est de retour et l’Europe aussi, puisque c’est sur l’initiative du couple franco-allemand que l’Europe a retrouvé son rôle et a écarté les Américains des négociations de Minsk.

D’ailleurs, selon les échos qui me sont parvenus, les Américains seraient satisfaits de la décision du Conseil européen pour ce qui est des sanctions contre la Russie. En tout cas, ils ont complètement abandonné leur hostilité initiale.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion