Au mois de janvier 2013, si la France est intervenue militairement au nord du Mali, c’est à l’appel du président malien. Quelques mois plus tard, c’est en Centrafrique que notre pays a été conduit à lancer l’opération Sangaris, après des mois d’inaction du Conseil de sécurité.
En septembre 2014, si la lutte contre le terrorisme s’est intensifiée avec les frappes aériennes en Irak, c’est qu’il était nécessaire d’agir contre un groupe terroriste qui menace l’équilibre et la sécurité du monde dans sa globalité, comme en attestent les tristes événements de Tunisie ces dernières semaines, après ceux de Paris et de Copenhague.
Comment ne pas également saluer, comme cela a déjà été fait, l’initiative diplomatique sans précédent du Président de la République et de la Chancelière allemande au mois de février dernier à Minsk, afin d’arrêter l’escalade de la guerre en Ukraine et d’éviter un embrasement de l’Europe ? Naturellement, tous ces efforts ne vaudront rien si les accords ne sont pas respectés.
Nous savons bien qu’accompagner le changement n’est pas une tâche aisée. D’aucuns d’ailleurs pourraient penser que, au-delà des références mécaniques aux droits de l’homme, notre pays intègre difficilement à sa politique étrangère le lien, pourtant nécessaire, avec les sociétés civiles des pays où il agit, le soutien aux dissidents, et la capacité, dans ce cas précis, à identifier les bons interlocuteurs. La majorité de nos concitoyens qui travaillent pour l’action extérieure de la France le savent bien : seul le soutien à la démocratie et aux droits de l’homme de par le monde permettra d’assurer à terme une stabilité globale d’un point de vue économique et social.
Cela étant, en termes de diplomatie, s’il est parfois nécessaire de discuter avec des interlocuteurs a priori infréquentables, il faut que cela serve un but précis et non une politique à courte vue. Notre diplomatie, sans négliger la relation avec les États, même autoritaires, doit aussi renforcer le dialogue avec les sociétés.
Pour conclure, monsieur le ministre, puisque le débat qui nous réunit porte sur l’influence française dans le monde, sachez que nombres d’entre nous saluent l’action engagée par ce gouvernement en la matière et lui apportent leur entier soutien.